L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) pointe du doigt des politiques en faveur des biocarburants jugées «coûteuses et peu efficaces» d'un point de vue environnemental dans un rapport paru mercredi sur l'«évaluation économique des politiques de soutien aux biocarburants».
Le budget mondial consacré à leur développement est en effet estimé à «11 milliard de dollars en 2006 et devrait atteindre 25 milliards de dollars en 2015», explique l'organisation. Mais ces budgets devraient seulement permettre de réduire de 1,3% la consommation mondiale de diesel fossile et de 0,8% celle d'essence à l'horizon de 2015, souligne le rapport.
En outre, le coût de la tonne de CO2 économisée est situé dans une fourchette de 620 à 1.100 €/t selon les cas de figure, alors que les opérateurs qui s'engagent à réduire leurs émissions se voient communément gratifier de la somme de 30 €/t selon les barèmes européens.
Pour Stefan Tangermann, directeur du département "Echanges et Agriculture", qui s'exprimait lors de la présentation du rapport, le budget consacré aux biocarburants permettrait «d'économiser 30 fois plus de gaz à effet de serre (GES), s'il était dirigé vers d'autres secteurs que celui des biocarburants».
Dès lors, l'OCDE conseille de privilégier la lutte contre les GES dans d'autres secteurs que celui des transports. Dautre part, des critères de durabilité ambitieux, notamment en matière de réduction des GES, doivent accompagner les aides aux biocarburants, selon l'organisation.