«L’avenir de l’agriculture européenne est mis en danger par le grand marchandage de l’OMC» ont affirmé la FNSEA et l'Union suisse des paysans (USP), jeudi dans un communiqué, à la suite d'une rencontre de leurs dirigeants au Locle (Suisse).
Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, et John Dupraz, vice-président de l’USP, insistent «sur le droit pour chaque pays de promouvoir la politique agricole qui lui convient». «Ils exigent également le soutien des politiques agricoles multifonctionnelles et durables promues des deux côtés de la frontière.»
«L’agriculture constitue le pilier de la souveraineté alimentaire, et certains dérèglements du marché peuvent avoir des conséquences dramatiques. Les exemples récents de pénurie et d’explosion des prix le démontrent», explique le communiqué.
«Autant en Suisse que dans l’UE, les exigences sociétales en matière d’écologie, de protection des animaux et de sécurité des aliments ainsi que la réforme de la politique agricole exigent des exploitations agricoles plus de prestations non économiques et de compétitivité sur les marchés», poursuit-il.
«Etant spécifiques à une région ou un pays, ces exigences ne sont ainsi pas compatibles avec le libéralisme engendré par les règles de l’OMC», soulignent la FNSEA et l'USP.
«Aujourd’hui, pour atteindre les buts assignés à l’agriculture dans l’UE et en Suisse, il faut clairement rejeter le dossier agricole posé sur la table de la négociation», ajoutent les deux syndicats.
«La coexistence de différents types d’agriculture, comme l’agriculture multifonctionnelle et durable pour la Suisse et l’UE, l’agriculture d’exportation (Brésil, USA) et l’agriculture vivrière, aujourd’hui totalement négligée (Afrique), doit être possible», affirment-ils alors que l'OMC veut «favoriser exagérément les pays agroexportateurs».