Face aux rapports désignant les biocarburants comme principal responsable de la forte hausse des matières premières agricoles, la filière du Diester, mercredi dans un communiqué, a dénoncé «une guerre des chiffres, alors que l’urgence est de réfléchir à un modèle agricole durable garantissant la sécurité alimentaire des populations et intégrant également le coût croissant de l’énergie et la lutte contre le réchauffement climatique».
Elle souligne que «c’est dans ce cadre que les biocarburants représentent une solution sérieuse et immédiate».
La filière du Diester s'étonne notamment d'une «obscure étude» de la Banque mondiale , «non publiée à ce jour», qui a fait l’objet de fuites dans le journal britannique "The Guardian", la veille de la réunion du G8. La filière «émet de sérieux doutes quant à la fiabilité» des chiffres cités.
«Les conclusions de cette mystérieuse étude rapportées par le journal "The Gardian", et notamment celles consistant à rendre les biocarburants responsables de 75% de la hausse des prix alimentaires, ne peuvent faire l’objet d’une évaluation sérieuse tant que l’ensemble de l’étude ne sera pas disponible.»
Enfin, la filière est «très surprise par l’absence de référence aux facteurs ayant conduit à cette situation de crise alimentaire et d’augmentation des prix des matières agricoles, en dehors de la spéculation» (mauvaises récoltes, forte demande des pays émergents, restrictions sur les exportations...).
«Aujourd’hui dans le monde, 10% de la production de maïs, soit 5% de la production de céréales, sont utilisés pour les biocarburants. De même, 5% de la production mondiale d’huiles et de graisses sont utilisés pour les biocarburants, soit 8 millions de tonnes sur 160 millions», rappelle la filière du Diester. «Les prix agricoles n’ont pas cessé de diminuer en termes réels: -60% au cours des 40 dernières années, alors que la production alimentaire brute a doublé sur la même période», ajoute-t-elle.