Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, poursuit cette semaine des négociations tous azimuts pour tenter de mettre fin à la guerre de la banane, qui oppose depuis des lustres l'Amérique latine à l'Europe et à ses anciennes colonies.
Le projet d'accord qu'il a présenté la semaine dernière et qui prévoit une baisse du droit de douane perçu par l'UE sur les bananes originaires d'Amérique latine, n'est pas encore avalisé par les protagonistes.
L'UE et la Colombie ont accepté la proposition du patron de l'OMC, mais les autres exportateurs latino-américains exigent une baisse plus forte du droit de douane.
Les ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) préparent une contre-proposition, a indiqué l'ambassadeur de la Côte-d'Ivoire, Guy-Alain Emmanuel Gauze. «Nous avons demandé à Pascal Lamy qu'il améliore son offre», a rapporté l'ambassadeur, qui juge un accord encore possible cette semaine «avec de la bonne volonté».
«S'il est nécessaire de bloquer les négociations de Doha, nous le ferons», a pourtant prévenu l'ambassadeur du Surinam à Bruxelles, Gerhard Otmar Hiwat, qui représente les ACP dans le dossier de la banane.
Après plusieurs décennies de guerre de la banane, qui a vu les Européens condamnés à 11 reprises au GATT puis à l'OMC pour leur régime d'importation, Pascal Lamy a suggéré que Bruxelles abaisse son droit de douane de 176 à 116 euros la tonne. Ce chiffre est encore trop élevé pour la plupart des pays latino-américains, qui exigent 76 euros ou encore 109 euros avec un quota d'importation de 200.000 tonnes.