Le secrétariat de l'OMC a organisé jeudi une session d'information avec le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, Olivier de Schutter. Celui-ci a notamment défendu le droit des pays pauvres à défendre leurs petits agriculteurs contre les importations. Les réactions des pays membres de l'OMC ont été contrastées.
Il a également admis que le commerce peut faciliter l'accès à l'alimentation pour les populations de ces pays. Les réactions des pays membres de l'OMC ont été contrastées, selon une source interne à l'Organisation.
Olivier de Schutter a estimé que la libéralisation du commerce profite à une minorité riche et n'est pas favorable à la sécurité alimentaire.
Il a appelé à des investissements massifs pour relocaliser la production agricole et faire en sorte que les agriculteurs soient moins dépendants de la volatilité des prix sur le marché mondial et soient mieux à même de fournir des produits à la population de leur pays.
Pour cela, les pays en développement doivent pouvoir se protéger contre les importations massives et ne doivent pas ouvrir leurs marchés avant d'avoir réalisé des investissements dans la production.
Les pays les plus critiques sur les positions défendues par le rapporteur des Nations unies ont été, entre autres, le Brésil, l'Uruguay, l'Australie, le Paraguay, l'Argentine, l'Afrique-du-Sud, ainsi que l'Union européenne.
Selon ces pays, la position d'Olivier de Schutter ignore les gains que les pays en développement peuvent réaliser en faisant du commerce entre eux. Ils ont également estimé que le protectionnisme va à l'encontre de l'amélioration de la productivité.
Ces pays affirment en outre que les investissements pour améliorer la productivité et les infrastructures doivent accompagner la libéralisation.