Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, a affirmé vendredi, à l'intention des dirigeants du G8 qui se réunissent la semaine prochaine en Allemagne, que le succès des négociations commerciales de Doha était un impératif absolu.
«Il est temps de produire des résultats. Il y a urgence. Nous ne pouvons pas maintenir indéfiniment un système commercial multilatéral qui est clairement déséquilibré au détriment des pays en développement», a-t-il dit devant le Forum économique de Bruxelles, organisé par la Commission européenne.
«Le succès de ces négociations est non seulement techniquement possible mais c'est politiquement un impératif absolu si on veut qu'un système commercial ordonné continue à gérer la mondialisation», a souligné M. Lamy.
Le directeur général de l'OMC participera, avec les dirigeants des autres institutions multilatérales et les leaders des grands pays émergents, à la session élargie du sommet des Huit, qui aura lieu du 6 au 8 juin à Heiligendamm.
Dans une allusion à la position de la France, qui critique les concessions «excessives» de l'Union européenne, M. Lamy a qualifié de «manoeuvre classique» la tendance «à surévaluer sa propre contribution à la négociation et à sous-estimer celle des autres».
En tout état de cause, rappelle M. Lamy, «l'engagement unique, qui fait qu'il n'y a accord sur rien tant qu'il n'y a pas accord sur tout, garantit aux 150 membres de l'OMC que l'accord final sera un paquet équilibré».
De son côté, le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, a estimé que la réunion ministérielle du G4 (Etats-Unis, Union europénne, Brésil et Inde) le 19 juin sera «décisive» pour l'avenir du cycle de Doha.
«Je pense que cette réunion sera décisive. Je n'aime pas employer ces mots (...) mais il reste peu de temps (pour conclure un accord). Et elle sera décisive également parce que je vois que les choses ont avancé», a déclaré le ministre.
Les ministres du G4 se réuniront du 19 au 22 juin dans une ville européenne qui reste encore à déterminer, pour des discussions ultimes sur le cycle de Doha axées sur la réduction des subventions agricoles des pays riches.
Les ministres du G20 (pays émergents), dirigés par le Brésil et l'Inde, se réuniront le 11 juin à Genève pour préparer la rencontre clé du 19 juin, a indiqué M. Amorim.
«Décisive ne veut pas dire que l'on règlera tout jusqu'au dernier détail mais que ce sera une réunion au cours de laquelle nous devrons dire si nous allons vers une convergence ou non», a-t-il souligné.