Le Copa (regroupant des syndicats agricoles européens dont la FNSEA) et la Cogeca (coopératives européennes) imputent, jeudi dans un communiqué, l’effondrement des négociations à l’OMC au «manque d’attention accordé aux préoccupations en matière de sécurité alimentaire nationale».
«Nous avons toujours soutenu le système multilatéral fondé sur des règles que représente l’OMC» a indiqué Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca. «L’arrêt des discussions montre cependant clairement que les partenaires commerciaux n’ont pas fait suffisamment d’efforts pour aborder la question centrale, à savoir: comment les pays peuvent-ils garantir de manière durable un approvisionnement sûr et fiable en denrées alimentaires?».
«Tout futur accord doit reconnaître le rôle joué par les agriculteurs s’agissant de répondre à la demande alimentaire mondiale croissante et doit également garantir que cette demande soit satisfaite de manière durable» a expliqué le secrétaire général.
Pour la Coordination européenne Via Campesina, dont font partie la Confédération paysanne et le Modef, l'échec des négociations à l'OMC est «une victoire pour les paysans et paysannes du monde entier qui luttent contre la libéralisation des marchés et la marchandisation des biens essentiels à la vie tels que les aliments, la terre, l'eau, et les semences».
«L'OMC est en panne mais les accords de libres échange bilatéraux et régionaux se portent encore à merveille, poursuit l'organisation jeudi dans un communiqué. Nous appelons les mouvements sociaux partout dans le monde à se mobiliser contre ces accords. En effet, ils vont souvent encore plus loin que les accords de l'OMC pour ce qui est de la privatisation des ressources naturelles et des biens publics».
Les produits alimentaires et agricoles «ne sont pas une simple marchandise». «Ils requièrent des politiques solidaires, locales et de gestion de l’offre. L’accès à la nourriture en quantité et qualité doit y être au coeur», ajoute la CE Via Campesina.