Les différents acteurs de la filière ovine du Massif central étaient réunis le 16 et le 17 décembre 2010 à Moulins-sur-Allier pour réfléchir sur leurs systèmes de production. Le but était d’anticiper les adaptations nécessaires de l'élevage ovin au nouveau contexte technico-économique et environnemental.
Premier point positif, la filière connaît une embellie en cette fin de 2010. Le rééquilibrage des aides a apporté une bouffée d’oxygène aux exploitations. Il reste à transformer cette dynamique. Car l’état des lieux n’est pas si réjouissant.
La population est vieillissante, avec plus de 50 % des exploitants âgés de plus de 50 ans. Il existe aussi une grande variabilité des performances entre les élevages. Et fait aggravant, les résultats régressent depuis 22 ans.
La productivité numérique par brebis a diminué de 25 %. « Il y a vingt ans, les plus grandes structures dans l’Allier concernaient l’élevage ovin, aujourd’hui, ce sont les plus petites », témoigne Xavier Madet, un éleveur du département.
Comment inverser la tendance dans les prochaines années ?
En axant les efforts sur la formation et la transmission du savoir-faire et du capital, proposent les groupes de travail, qui avancent aussi l’idée de parrainage ou de tutorat de jeunes éleveurs par les plus anciens.
Pour Frédéric Noizet, secrétaire général à la Fédération nationale ovine (FNO), « l’avenir de la filière est entre les mains des techniciens. Pourquoi ne pas instituer des carnets de liaison entre l’exploitant et son technicien pour faire le point précis sur la situation à chaque passage ? ».
De nouveaux modes de formation, via l’informatique et l'internet, pourraient aussi représenter des pistes à explorer. Cela pourrait permettre d’améliorer la technicité qui reste l’un des gros enjeux de la production alors qu’elle va devoir faire face à la diminution des soutiens publics.
La filière a aussi réfléchi sur l’évolution des différents types de consommateurs. Les jeunes mangent moins de viande ovine que leurs aînés, constate-t-elle. L’offre pourrait ne pas coller complètement à leurs attentes. Même s’il existe des démarches comme l'agneau « Presto », ces initiatives demandent à être développées.