Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier a appelé, jeudi à Copenhague, à la sauvegarde de la Pac et à remettre l'agriculture en tête de l'agenda du développement international.
«Nous n'acceptons pas qu'on détruise la Pac. On doit la changer, l'adapter, la rénover» (...) afin «qu'elle soit plus équitable, plus préventive et plus durable», a-t-il déclaré lors d'une conférence internationale sur l'avenir de la Pac organisée par le Danemark.
Cette déclaration répond à certains pays, à l'instar du Danemark favorable à la suppression progressive des aides agricoles et à leur élimination totale en 2025.
Michel Barnier s'est demandé comment «certains disent vouloir garder une politique agricole européenne tout en voulant supprimant toutes les aides».
«Si vous supprimez les outils de régulation ou de stabilisation des marchés, comme le propose d'une certaine manière la Commission (européenne), et que vous supprimez toutes les aides agricoles, il n'y a plus de politique agricole commune», a-t-il affirmé.
Son homologue danoise, Eva Kjer Hansen (libérale), a affirmé de son côté sa «volonté de tenir à la Pac», mais «en l'aménageant autrement».
«A l'avenir, les aides directes devraient bénéficier à la nature et à l'environnement et être utilisées pour l'innovation, le développement et l'éducation, en particulier dans les domaines de l'énergie et le climat», a-t-elle estimé.
La commissaire européenne à l'Agriculture, Marian Fischer Boel, a mis en garde contre des solutions draconiennes pour l'avenir de la Pac. «Il y a toujours un avenir pour les aides agricoles, mais la tendance vers leur réduction va se poursuivre», a-t-elle affirmé.
Michel Barnier a appelé par ailleurs à «placer l'agriculture en tête de l'agenda international» car «elle est redescendue depuis vingt ans pratiquement au dernier rang de la coopération».
«Si vous supprimez les aides en Europe, je crois que ce serait une faute, vous supprimez une grande partie des agriculteurs européens et pour autant vous ne créez pas une capacité agricole dans les pays pauvres», a-t-il poursuivi.