Les propositions réglementaires présentées mardi par la Commission européenne pour le bilan de santé de la Pac «sont insuffisantes et doivent être plus ambitieuses pour préparer l’agriculture aux défis à venir», a affirmé l'APCA (chambres d'agriculture), dans un communiqué.
«Ne pas réguler les marchés, c'est laisser libre cours à la spéculation et plonger dans l'insécurité producteurs, industriels de l'agroalimentaire et consommateurs», souligne-t-elle. «L’affaiblissement, voire la suppression des mécanismes de stockage publics actuels, que propose la Commission, est une erreur majeure», juge-t-elle.
Les chambres d'agriculture estiment «incompréhensible» la proposition de la Commission de supprimer les soutiens spécifiques aux petites filières (chanvre, luzerne, fruits à coque…). «C'est oublier l'intérêt du maintien d’une diversité de productions, dont les plus fragiles ont démontré leurs bénéfices en matière environnementale et d'aménagement du territoire».
Pour l'APCA, «il est nécessaire de pouvoir réorienter certaines aides en faveur de l’élevage valorisant les prairies, et des autres productions qui sont aujourd’hui fragilisées par le nouveau contexte économique».
Tout en prônant la préservation d'un «premier pilier suffisamment fort», «il apparaît nécessaire de revoir les critères historiques qui ont été retenus pour l’attribution des aides, pour mieux les justifier vis-à-vis de la société et limiter les distorsions entre producteurs», explique l'organisation.
«Les possibilités ouvertes par la Commission d'harmoniser par un lissage progressif constituent en cela une avancée. Elles devraient être complétées par un plafonnement des aides, qui ne figure plus dans les propositions de la Commission», observe l'APCA.
Les chambres d'agriculture souhaitent que la phase de concertation se poursuive «pour qu’émerge un projet plus ambitieux et plus durable, qui préfigure la Pac d’après 2013».
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Bilan de santé de la Pac: les propositions de la Commission et l'étude d'impact