La Commission européenne a menacé mercredi la Grèce de réduire de 10% le montant de ses subventions agricoles, soit une perte potentielle de 200 à 300 millions d'euros, en raison de déficiences de son système national de contrôle des paiements liées à la surface. «Ces lacunes concernent essentiellement le système d'identification des parcelles agricoles (LPIS), inefficace du fait de données obsolètes et inexactes», a expliqué Bruxelles, dans un communiqué.
La commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer-Boel, a envoyé une lettre aux autorités grecques pour les informer que ses services avaient «déclenché une procédure qui pourrait nous conduire à réduire de 10% les paiements agricoles à la Grèce», a indiqué son porte-parole, Michael Mann, lors d'un point de presse.
Cette décision a été prise à la suite d'un audit réalisé dans le pays, qui a révélé «un certain nombre de manquements dans le système» national de contrôle, système censé garantir que les subventions ne sont versées qu'aux exploitations qui y ont bien droit, a-t-il ajouté.
Athènes s'était à l'origine engagé à ce que ce mécanisme d'identification des parcelles fonctionne pleinement d'ici à la fin de cette année, mais la Commission estime désormais qu'il y a «un vrai danger» que l'objectif ne soit pas atteint.
Les autorités grecques ont à présent jusqu'au début de septembre pour répondre à ces inquiétudes. Un nouvel audit sera réalisé à compter du 22 septembre dans le pays par les experts de la Commission et une décision finale sera prise «durant l'automne», a précisé le porte-parole.
«Nous disons clairement qu'il y a un risque de réduction» des subventions versées par Bruxelles à la Grèce, a-t-il ajouté.
Selon lui, même si la Commission devait décider d'agir, cela ne se traduirait pas par un manque à gagner pour les agriculteurs grecs, puisque les Etats versent d'abord les subventions à leurs exploitants et sont ensuite remboursés par le budget de l'UE. Dans ce cas, cela entraînerait un coût supplémentaire pour les finances publiques grecques.
Le porte-parole de Mme Fischer-Boel a fait valoir que la Commission avait déjà dû récupérer «plus de 600 millions d'euros» de subventions agricoles de la Grèce depuis 12 ans, en raison des lacunes du système national.