Lors d'une réunion des ministres de l'Agriculture de l'UE, les Etats membres ont fait mardi le constat de leur désaccord concernant des demandes d'autorisation de commercialisation de deux variétés génétiquement modifiées de soja et de coton. Aucune majorité qualifiée n'a en effet pu être trouvée.
Désormais, le dossier va revenir à la Commission qui devra prendre une décision. Celle-ci sera probablement positive, puisqu'elle s'appuie toujours sur l'avis de l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui en l'occurrence a estimé que les produits concernés ne présentaient pas de danger.
Il en va ainsi de chaque demande de commercialisation d'OGM depuis plusieurs années, les pays européens s'arrangeant pour ne pas avoir à trancher ces dossiers sensibles pour l'opinion publique et pour laisser le soin à la Commission de décider.
Dans le même temps, de nombreux pays critiquent le fait de baser les autorisations de commercialisation d'OGM en Europe sur les seuls avis de l'EFSA, au coeur de controverses récurrentes du fait du peu de connaissances disponibles sur les effets à long terme des organismes génétiquement modifiés sur la santé humaine.
La France, qui préside l'Union européenne (UE), vient de prévenir qu'il ne fallait pas s'attendre à une «refonte» des procédures, mais à des «améliorations». «On n'est pas dans une remise en cause du système européen, on n'est pas dans une refonte des procédures», a affirmé au début de juillet la secrétaire d'Etat française à l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet.
«Il reste des doutes, des sentiments d'insuffisance sur l'évaluation des effets à long terme, des demandes de plus de transparence», a-t-elle ajouté, évoquant la question du statut des experts ou encore de la transparence des procédures.
L'Union européenne n'accorde plus d'autorisation de culture de produits OGM, mais accepte au cas par leur commercialisation lorsqu'ils sont importés.