«Le cadre européen du bilan de santé de la Pac est désormais ficelé et le débat devient franco-français», a alerté mercredi devant la presse, Régis Hochart, porte-parole de la Confédération paysanne. Non sans rappeler que le projet de la Commission européenne a été élaboré sans évaluation de l'impact des précédentes réformes et sans fixer d'objectifs.
«La libéralisation des marchés est peut-être un outil mais les objectifs doivent être alimentaire, environnemental et social», a souligné le responsable syndical.
Selon lui, les Etats membres ont jusqu'au 20 novembre pour faire part de leurs adaptations. Invitant Michel Barnier à «sortir du bois», Régis Hochart a rappelé que la priorité est au rééquilibrage des aides au sein du premier pilier de la Pac (soutiens aux marchés), assorti d'un plafonnement et d'une dégressivité.
«Il est primordial de maintenir l'élevage par une prime unique à l'UGB, de réorienter les droits à paiement unique en faveur de l'herbe et de doter les fruits et légumes et en partie les hectares viticoles», a détaillé le porte-parole de la Confédération paysanne.
Selon lui, cette redistribution est encouragée par la Commission européenne qui souhaite que les Etats membres abandonnent leurs références historiques pour s'orienter vers un taux plus uniforme.
Autre levier évoqué par le syndicat pour le rééquilibrage: l'article 69 remanié, à condition qu'il soit moins fourre-tout et doté d'une enveloppe plus ambitieuse.
Dernière possibilité de rééquilibrage: le deuxième pilier de la Pac (développement rural). Pour la Confédération paysanne, cela doit se faire en prenant en compte quatre axes: «La compensation des handicaps naturels, l'emploi et l'installation, la production durable et la relocalisation de la production, de la transformation et de la commercialisation.» Quatre objectifs très éloignés de ceux que s'est fixée la Commission européenne, pour le second pilier: changement climatique, énergies renouvelables, gestion de l'eau et biodiversité.
«Les fonds du second pilier manquent d'ambition. Avec les quatre objectifs fixés par la Commission, c'est l'ensemble de la Pac qui doit être impliquée», a tempêté Régis Hochart.