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Le fossé se creuse entre la vision française et celle de la Commission (colloque Iris)

Publié le mardi 11 décembre 2007 - 15h31

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© J.-C. Grelier
© J.-C. Grelier

Michel Barnier a rappelé sa vision de l'avenir de la Pac et «la nécessité d'agir maintenant», à l'occasion d'un colloque organisé à Paris le 11 décembre, par l'Iris (Institut des relations internationales et stratégiques) sur l'agriculture européenne en 2013.

Selon le ministre, l'agriculture devra relever deux défis: le défi démographique, dans la mesure où la planète comptera 9 milliards d'individus en 2050, et le défi environnemental. L'agriculture est en effet un acteur incontournable de la préservation des ressources naturelles, de la biodiversité et de la lutte contre les pollutions. «L'agriculture devra concilier performance économique et efficacité écologique», a affirmé Michel Barnier. Pour ce faire, le ministre en est convaincu: «L'agriculture devra produire plus et mieux.»

Après deux mois et demi de réflexion dans le cadre des Assises de l'agriculture, la France a arrêté une position sur les objectifs d'une politique agricole renouvelée, validée par le Conseil des ministres le 20 novembre dernier. Ces objectifs sont: assurer l'indépendance et la sécurité alimentaire de plus de 400 millions de consommateurs européens; participer aux équilibres alimentaires mondiaux; lutter contre les changements climatiques et améliorer l'environnement; préserver les équilibres de nos territoires. «Nous souhaitons faire bouger les lignes dès 2008, a prévenu le ministre. Le calendrier communautaire nous laisse du temps avant les rendez-vous budgétaires de 2010, mais il y a urgence.»

Une déclaration enthousiaste aux antipodes des propositions de la Commission européenne qui fondent le «bilan de santé» de la Pac. En effet, la première priorité de Michel Barnier est de conserver des instruments efficaces pour réguler des marchés instables. Contrairement à ce que prétend Mariann Fischer Boël, commissaire européenne en charge de l'agriculture et du développement rural, les agriculteurs ne peuvent avec les seules aides découplées répondre aux signaux des marchés. «Sans régulation, l'UE ne pourra ni garantir la sécurité des consommateurs qui seront confrontés à la grande volatilité des prix, ni participer aux équilibres alimentaires mondiaux, affirme-t-il. Je me battrai pour qu'au sein du premier pilier de la Pac, on dispose de dispositifs permettant de gérer les risques et les crises. Il ne s'agit pas de s'accrocher aux instruments du passé, mais de conserver ceux qui sont efficaces, d'en instaurer de nouveaux s'appuyant sur une responsabilisation des agriculteurs et des filières.»

La deuxième priorité du ministre est une plus grande équité dans le soutien. Michel Barnier partage l'analyse de la Commission sur la difficulté à justifier dans la durée les références historiques que nous avions décidé de privilégier en France en 2003.

Sa troisième priorité est de consolider les bassins de production menacés par l'excessive libéralisation des politiques. «Nous devons soutenir les productions liées aux territoires, assure-t-il. La production laitière en zones de montagne, les productions animales à l'herbe ou l'agriculture biologique.» La convergence avec les propositions de Mariann Fischer Boël s'arrêtent là. En effet, Michel Barnier souhaite le faire dans le cadre du premier pilier.

Quant au développement rural, il ne nie pas que l'UE en a besoin. Au contraire, «elle finance la politique de montagne, la politique d'installation, l'adaptation des pratiques agricoles, la dynamique des espaces ruraux». Mais là encore, sa position diverge avec celle de la Commission. «Ce n'est pas en détricotant la première politique économique de l'UE, autrement dit en affaiblissant le premier pilier de la Pac, que l'on peut construire d'autres politiques. Mon projet n'est pas de transformer la Pac en politique de développement rural, mais de la préserver et de promouvoir davantage de politiques communes en Europe, sur l'énergie et la recherche par exemple.»

Michel Barnier souhaite mettre à profit les six mois de présidence française de l'UE, qui débuteront le 1er juillet 2008, pour convaincre l'UE de le suivre dans cette voie.

A.D.


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