Les moissons battent leur plein entre les gouttes, mais le dossier de la paille est loin d'être réglé. Il reste à organiser le transport à moindre frais depuis les régions céréalières vers les zones d'élevages.
« Avec le travail de contractualisation conduit par la FNSEA, nous arrivons à près d'un million de tonnes de paille, expliquait Jean-Pierre Fleury, de la Fédération nationale bovine, le 6 juillet 2011. En réalité, il faudra en transporter 3 millions de tonnes, soit quatre fois plus qu'en année normale. Les céréaliers ont joué le jeu pour tenir les tarifs. Mais, derrière, il y a toute une chaîne. La rareté fait la spéculation. Les prix rendu ferme vont augmenter de manière exponentielle. Un million de tonnes, ce sont 65.000 camions. Nous arrivons à un total de 200.000 transports qui s'étaleront jusque dans l'hiver. »
Un délai trop long pour certaines zones, où l'herbe commence juste à reverdir après les pluies de ces derniers jours et où les troupeaux n'ont déjà plus rien à manger.
Le transport ferroviaire est souvent mis en avant. Mais, sa logistique complexe et son prix sont dissuasifs. La Corrèze a vu arriver les premiers convois en provenance d'Engenville (Loiret). « Le coût du transport du champ au train, le chargement, le déchargement, puis la livraison dans les élevages est équivalent à un trajet par la route », estime Tony Cornelissen, président de la FDSEA.
5 % transportés par le train
La facture n'est pas encore arrivée, mais il espère que le coût du train ne réduira pas à néant les économies réalisées grâce au bénévolat. « La SNCF n'est pas adaptée pour le transport de la paille, c'est une voie de secours face à un transport routier saturé, affirme-t-il. Sans elle, il nous aurait fallu trouver 40 à 50 camions par semaine. » La FNSEA est toujours en négociation avec elle pour caler les tarifs.
« Le train ne représentera que 5 % des volumes, affirme Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA. 95 % du transport se fera par la route. Nous discutons avec les transporteurs pour optimiser le fret. Face au flux, il y a eu quelques tentations pour gonfler les prix, mais nous appuyons pour tenir les tarifs. Le transport routier devrait coûter entre 20 et 35 €/t. »
Dans la Côte-d'Or, c'est la coopérative Dijon Céréales qui se charge de la logistique pour acheminer la paille en provenance de la Somme. Des magasins Intermarché se sont cotisés pour alléger la facture, tandis que la chambre d'agriculture apporte un appui technique.
Pour d'autres initiatives plus petites comme celle montée par la Confédération paysanne entre des céréaliers des Yvelines et des éleveurs de la Sarthe et de la Mayenne, le transport est un vrai problème. La paille est stockée en bout de champ, en attendant de trouver 50 à 70 camions. Les organisateurs espèrent aussi une aide financière de la Région.
La circulation des poids lourds facilitée Un arrêté daté du 30 juin 2011, paru au Journal officiel du 2 juillet 2011, lève provisoirement l'interdiction pour les poids lourds affectés aux transports de paille et de fourrage de circuler le dimanche. Ces derniers pourront ainsi rouler le 24 juillet et les 7, 14, 21 et 28 août 2011. Par ailleurs, les sociétés d'autoroutes ne feront pas payer aux péages les camions qui transportent de la paille et du fourrage pour les éleveurs touchés par la sécheresse. Pour les identifier lors du passage aux barrières, les chambres d'agriculture remettront aux éleveurs des attestations à délivrer aux transporteurs. |
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