Plusieurs groupes environnementalistes américains ont engagé une procédure mardi auprès des autorités fédérales pour demander la protection des papillons monarques en déclin de plus de 90 % ces vingt dernières années.
Le « Center for Biological Diversity » et « the Center for Food Safety » réclament que ce grand papillon orange et noir, célèbre en Amérique du Nord, bénéficie de la protection de la loi sur les espèces en danger d'extinction.
Ces insectes migrateurs pourraient avoir perdu en superficie un habitat de la taille de la France dont près d'un tiers de leur zone d'accouplement en été, un phénomène attribué au recours de plus en plus étendu aux cultures génétiquement modifiées (OGM) et à l'herbicide Roundup, dans les plaines du Midwest où naissent la plupart de ces papillons.
« Les monarques connaissent une disparition rapide qui pourrait conduire à leur extinction et les menaces auxquelles ils sont confrontées sont désormais tellement importantes que la loi sur la protection des espèces en danger doit s'appliquer le plus tôt possible alors qu'il est encore temps d'inverser ce déclin », insiste Lincoln Brower, un expert reconnu de ces papillon qui les étudie depuis 1954, cité par l'AFP.
La plupart des cultures OGM sont résistantes au Roundup, l'herbicide qui permet de détruire dans le maïs et le soja les mauvaises herbes dont le laiteron, la seule nourriture de la chenille du papillon monarque.
« Protéger les monarques bénéficiera aussi aux pollinisateurs et autres insectes utiles, ce qui contribuera à protéger notre production alimentaire », fait valoir Bill Freese, un chercheur de l'ONG Center for Food Safety à Washington.
Le monarque se trouve partout aux Etats-Unis durant l'été mais l'hiver, ceux qui se trouvaient à l'est des Rocheuses migrent vers le centre du Mexique et ceux à l'ouest de ces montagnes se retrouvent sur les arbres le long de la côte californienne.
La population de ces papillons atteignait un nombre record d'environ un milliard dans le milieu des années 1990 et ils ne seraient aujourd'hui que 35 millions, selon la dernière estimation faite l'hiver dernier, le plus bas nombre jamais enregistré.