Le Copa-Cogeca (1) met en garde contre le nouveau cadre européen 2030 pour l'énergie et le climat qui « représentera un lourd fardeau pour le secteur agricole européen et menacera la compétitivité, la croissance verte, l'emploi et l'approvisionnement alimentaire de l'UE ».
Dans une lettre adressée au Conseil européen, Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca, explique qu'il faut « faire preuve de prudence par rapport à l'augmentation à 40 % de l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) », rapporte un communiqué du 19 mars 2014.
« Le Copa-Cogeca estime que l'agriculture et la sylviculture européenne ont largement contribué à l'atténuation du changement climatique en produisant des énergies renouvelables pour d'autres secteurs – des contributions qui ne sont pas prises en considération dans les économies d'émissions de GES pour le secteur agricole. Ces secteurs sont à la pointe du développement des sources d'énergie renouvelables grâce à la production de biomasse, de biocarburants et de biogaz et grâce à l'installation de panneaux photovoltaïques et d'éoliennes. Cela permet également de réduire la dépendance de l'UE vis-à-vis des carburants fossiles. »
« De plus, les réductions d'émissions de GES dans le secteur agricole européen ont été beaucoup plus importantes que les réductions moyennes dans les autres secteurs entre 1990 et 2011. Toutefois, avec l'augmentation de la demande alimentaire, le secteur ne pourra pas maintenir ce rythme à l'avenir. Nous devons donc veiller à ce que la contribution de ces secteurs aux objectifs de réduction des GES ne menace pas la compétitivité du secteur. Nous avons besoin de flexibilité entre la décision de répartition de l'effort et les règles de comptabilisation des émissions et des absorptions des activités relatives à l'affectation des terres, au changement d'affectation des terres et à la sylviculture (LULUCF). En outre, le secteur LULUCF ne doit pas être automatiquement inclus dans les engagements de réduction des GES à l'horizon 2030. »
2 % de « biocarburants avancés » en 2020
« M. Pesonen a mis en garde contre le manque d'ambition du Paquet en termes d'objectifs pour les énergies renouvelables comme les biocarburants. Un simple objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne suffira pas pour mener à bien l'agenda climatique européen. Il faut l'associer à des objectifs sur les sources d'énergie renouvelables et à un sous-objectif sur les sources d'énergie renouvelables dans les transports. Si le paquet « climat et énergie 2030 » ne comprend pas d'objectifs nationaux contraignants en matière d'énergies renouvelables et de sous-objectif concernant les énergies renouvelables dans les transports, l'énergie consommée viendra avant tout des sources fossiles et non de sources renouvelables. Il sera ainsi encore plus difficile d'atteindre les objectifs de réduction des émissions de GES. C'est inacceptable. »
« Face au développement des énergies renouvelables, de l'électricité renouvelable et des véhicules électriques, le sous-objectif européen dans le secteur des transports doit être augmenté à un chiffre allant au-delà d'un minimum de 10 %. Les aides accordées aux biocarburants conventionnels doivent se poursuivre après 2020 pour permettre le développement et la production de biocarburants avancés pour lesquels un sous-objectif séparé d'au moins 2 % est essentiel. »
_____
(1) Comité des producteurs et des coopératives agricoles de l'UE.
C'était écrit
jeudi 20 mars 2014 - 08h34
Le COPA COGECA ne fait vraiment que s'apercevoir maintenant du danger du "paquet climat énergie" pour l'agriculture? Il est évident que toute cette machinerie est surtout une machine à détruire l'économie, pas uniquement agricole. Tout cela pour lutter contre une chimère, celle du "réchauffement-changement-dérèglement" climatique, phénomène dont le rôle l'activité de l'homme a sans doute été surestimé. Pourtant, c'est un arsenal de guerre qui est développé par la Commission européenne (soutenu par les États, ne l'oublions pas), poussé en cela par les contempteurs de la décroissance. Il faut se réveiller avant qu'il ne soit trop tard