Le revenu agricole par actif dans l'UE pourrait progresser de 20 % d'ici à 2020, en termes réels, par rapport à la moyenne 2005-2009, selon un rapport publié par la Direction générale de l'agriculture de la Commission européenne.
Cette évolution globale serait toutefois très différente entre les quinze anciens Etats membres et les douze Etats dont l'adhésion est plus récente. La hausse du revenu serait de 10 % pour les premiers et de 45 % pour les seconds.
Ces évolutions prennent en compte une baisse du nombre d'actifs et comportent cependant de nombreuses incertitudes concernant notamment les perspectives pour les marchés et les évolutions politiques concernant la Pac et son budget ou un éventuel accord à l'OMC.
Selon le rapport, les perspectives d'ici à 2020 apparaissent plutôt positives pour le marché céréalier, avec des stocks à un niveau faible. La consommation est prévue en hausse dans l'UE, en raison principalement de la croissance des débouchés en bioéthanol et biomasse.
Les perspectives sont également positives pour les oléagineux, avec une demande élevée, liée elle aussi au développement des filières des biocarburants et de la biomasse. Des importations supplémentaires seraient même nécessaires pour atteindre les objectifs de production de biodiesel.
La production européenne de viandes augmenterait modérément sur la période, pour atteindre 44,4 millions de tonnes en 2020, soit une progression de 4 % par rapport à 2009. L'évolution serait cependant contrastée, avec une baisse de production de viande bovine et de veau de 7 %, une diminution de 11 % pour la viande ovine et caprine, alors que la volaille et le porc progresseraient de 7 % chacun, soutenus par l'évolution de la consommation.
Le rapport de la Commission prévoit en outre une augmentation des importations de viande bovine et de volaille et une baisse des exportations de viande bovine, porcine et de volailles. Les importations de viandes augmenteraient globalement de 14 % d'ici à 2020, tandis que les exportations reculeraient de 23 %. Le porc resterait le seul secteur avec une balance commerciale légèrement positive en 2020.
Les livraisons de lait dans l'UE sont prévues en hausse de 5 % d'ici à 2020, le rapport estimant que la fin des quotas en 2015 devrait provoquer seulement une modeste réaction au niveau de la production.
Les perspectives apparaissent positives pour les produits laitiers à à plus forte valeur ajoutée, avec une hausse de la demande pour les fromages et les produits frais. Leur production augmenterait respectivement de 10 % et 8 % d'ici à 2020.
L'UE maintiendrait une part de marché de 30 % des échanges internationaux pour les fromages, tandis que sa part diminuerait à 21 % pour la poudre de lait en 2020, contre 24 % en 2009.