«Le développement de la production d’énergie photovoltaïque en France implique de développer la production au sol», en plus des technologies intégrées au bâti, estime la Fédération nationale de la propriété privée rurale (FNPPR). «Les installations de production solaire ne transforment pas les sols, elles sont facilement démontables et leur implantation peut s’accompagner d’usages agricoles complémentaires et variés (élevage ovin, culture maraîchère, exploitations apicoles, etc.).»
Selon la FNPPR, la production d’énergie photovoltaïque est «une façon comme une autre de rentabiliser un territoire», d'autant que «certaines terres ont un potentiel agricole tellement faible qu’il n’est pas toujours judicieux de favoriser cultures ou forêts au détriment de la production énergétique».
Bruno de la Roche Saint André, président de la FNPPR, considère que les agriculteurs devraient pouvoir exploiter des panneaux photovoltaïques, au même titre que des biocarburants. «Cela relève de la même logique! Mais pour cela, il faut redéfinir l'activité agricole, retirer l'ordre public du statut du fermage et revenir à des contrats librement conclu. Si la réglementation n'évolue pas, les propriétaires fonciers n'auront pas d'autre alternatives que de retirer les terres du bail rural pour installer des centrales photovoltaïques, plus rentables que la location à un agriculteur.»
Par ailleurs, la FNPPR tient à minimiser les «risques de conflits d’usage et de tensions spéculatives» liés à l'objectif du gouvernement de multiplier par 400 la production d'énergie photovoltaïque en France. En effet, précise-t-elle, les surfaces concernées représentent «au maximum 15.000 hectares en 2020 (soit 0,05% de la surface agricole utile), alors que chaque année environ 30.000 hectares sont transformés en friches».