Les achats de produits phytosanitaires de morte-saison sont envisagés par 53% des viticulteurs au même niveau qu'en 2007-2008, où cette tendance a commencé à s'affirmer, selon un sondage réalisé par BVA et publié dans Agrodistribution de décembre. Ils sont même plus nombreux (17%) à envisager d'augmenter ces achats que ceux qui comptent les baisser (14%).
Les deux dernières campagnes qui viennent de s'écouler ont rendu particulièrement vulnérables les achats de produits phytosanitaires en vigne en pleine saison, du fait de pénuries notables en antimildiou, premier poste de dépenses des viticulteurs. Ces derniers semblent donc revenir à de vieilles habitudes, délaissées ces derniers temps, qui consistent à se couvrir en produits phyto avant la pleine période d'utilisation et donc à acheter en morte-saison.
Le sondage montre également que la part des indécis (réponses «ne sait pas», 15% au total) est très importante, preuve que la question de la morte-saison est bien d'actualité et pas encore tranchée pour bon nombre de producteurs.
Par ailleurs, de nettes différences régionales apparaissent. Dans le Sud-Ouest, les producteurs sont très enclins à acheter plus en morte-saison (19% du sous-total «augmentation», 53% «de même niveau» et 14% du sous-total «baisse»), tout comme dans l'Est (17%, 58%, 8%). Dans les Pays de Loire, une très large majorité semble déjà être adepte de l'anticipation des achats (66% «de même niveau»), alors que 19% envisagent une baisse et seulement 6%, une hausse.
Dans le Sud-Est, en revanche, ils sont les moins nombreux à repartir sur un même niveau d'achat de morte-saison (45%), alors qu'ils sont autant à vouloir baisser de régime (19%) qu'à l'augmenter (18%).