Une enquête préliminaire a été ouverte en juin après la plainte contre X pour homicide involontaire déposée par la fille d'un vigneron décédé. Atteint d'un cancer en 2010, le caractère professionnel lié à l'utilisation de l'arsénite de sodium avait été reconnu en février 2011.
Dans un communiqué commun du 7 juillet 2015, les associations Phyto-Victimes et Générations Futures rappellent les faits. James Bernard Murat, vigneron du Bordelais, « a utilisé durant 42 ans des produits à base d'arsénite de sodium pour traiter ses vignes contre l'esca, sans jamais être alerté de la toxicité de ces produits pour sa santé ».
L'ouverture d'une enquête préliminaire est une première, selon les associations. « Jusqu'alors, les procédures n'avaient porté que sur la reconnaissance d'un lien entre usages de produits chimiques et maladies chez les agriculteurs. »
« Cette plainte au pénal a pour objectif de faire la lumière sur ce qui s'est passé »
« Un classement sans suite aurait été intolérable pour nous, cela constituait un risque et notre plus grande crainte », a déclaré Valérie Murat, fille de James Bernard Murat.
« Cette plainte au pénal a pour objectif de faire la lumière sur ce qui s'est passé et de dégager les responsabilités, notamment celles des firmes qui ont commercialisé des produits sans avoir indiqué les risques encourus. Il s'agira aussi de comprendre la complaisance de l'Etat qui a continué à homologuer ces produits alors qu'on les savait dangereux », selon Phyto-Victimes et Générations Futures.
« Phyto-Victimes attend beaucoup de cette procédure », annonce Paul François, président de l'association Phyto-Victimes.
« Nous espérons que cette enquête sera suivie d'une instruction qui marquera le début de la fin de l'impunité dans cette tragédie des pesticides », ajoute François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.