« Ou nous sommes entendus, ou il ne faudra pas nous demander de maîtriser les agriculteurs qui ont envie d'en découdre. » Le message que Xavier Beulin, le président de la FNSEA, a lancé mardi 7 juillet 2015 lors d'une conférence de presse à Paris, est clair. Autrement dit, il est urgent que les opérateurs qui se sont engagés devant le ministre de l'Agriculture à revaloriser les prix à la production, le fassent. Et que les éleveurs puissent en mesurer les effets. Visionnez l'interview vidéo de Xavier Beulin.
Les regards sont tournés vers l'aval des filières et le ministre. Ce dernier doit, selon la FNSEA, recevoir les représentants des filières bovine, laitière et porcine d'ici à la fin de la semaine. « Je le rencontrerai après le 14 juillet pour faire un bilan, prévient Xavier Beulin. Il serait fort que les syndicalistes soient chahutés et que la représentation nationale passe à travers. Nous attendons des signes perceptibles sur les cotations. C'est-à-dire demain matin. Pour l'instant, nous n'avons rien vu. »
En compagnie de Jeunes Agriculteurs (JA), le secrétaire général de la FNSEA décrit le sentiment d'abandon des éleveurs. « Les limites du métier passion sont atteintes, enchaîne Dominique Barrau. Les engagements la main sur le cœur, ça ne suit pas. Et quand c'est fait, ça n'est pas toujours répercuté aux éleveurs. Ce n'est plus à nous de faire le tri, de chercher à qui la faute. C'est au ministre. Mais on ira jusqu'au bout pour obtenir le respect des engagements. »
« Si nous avons une ambition pour l'agriculture française, il faut un plan massif pour désendetter le secteur »
La pression n'est pas prête à retomber. « On se veut les porte-parole des milliers d'agriculteurs qui aiment leur métier et n'arrivent plus à gagner leur vie, complète Thomas Diemer, le président de JA. On va dans le mur. On enterre l'élevage en France, car on n'est pas capable de créer du revenu. D'où notre appel à la mobilisation pour sauver l'élevage. C'est de prix dont nous avons besoin. Et nous allons poursuivre la mobilisation jusqu'à ce que les prix soient au rendez-vous. »
Quant aux problèmes de fond des filières, Xavier Beulin est prêt à en discuter. « Mais nous ne discuterons du moyen terme qu'à condition d'avoir des signaux clairs à court terme. Et le court terme, c'est des prix. Si nous avons une ambition pour l'agriculture française, il faut un plan massif pour désendetter le secteur. 1 milliard d'euros, c'est ce qu'il faut pour sortir l'élevage de la panade, mais en ne répétant pas les erreurs du passé derrière. »
Il est vraiment regretable...
mercredi 08 juillet 2015 - 16h15
Au nom de la PAC, depuis des années on a considéré que les paysans s'en mettaient plein les poches... Hélas nous avons une catégorie d'éleveur qui ne comptent pas ou ne comptent plus... Ainsi, a force de naviguer dans le brouillard, ces dix dernières années, on a éliminé une majorité d'éleveurs qui ne reviendront pas...Toute une filière de la plupart des productions animales ont disparu ou se maintiennent par des reconversions vers des activités extérieurs... Les parents font le boulot par la croute avec des retraites de misère.La France a vraiment raté sa copie pendant que es pays du Nord sont prêts au ZÉRO QUOTA ....