A la suite de la présentation, le 10 septembre, par Michel Barnier, du plan Ecophyto 2018, les organisations agricoles et les industriels n'ont pas tardé à faire part de leurs réactions.
La FNSEA a dès mercredi indiqué que le plan Ecophyto «ne serait appliqué que sous la condition de sa faisabilité technique et de la recherche dans ce domaine».
Jeudi, Orama, le syndicat des grandes cultures, a pris «acte du réalisme dont est empreint le plan» qui «paraît respecter l'équilibre voulu par le gouvernement dans son mot d'ordre ''produire plus et mieux''».
Mais le syndicat reste vigilant car «cet équilibre ne sera pleinement assuré que si (...) les pouvoirs publics se comportent avec résolution quant aux moyens de production dont doivent disposer les exploitants».
Orama demande que des homologations définitives puissent intervenir en matière de traitement de semences (Cruiser, Poncho, Régent TS, Gaucho) et que la clause de sauvegarde française sur le maïs Mon 810 soit levée.
L'organisation reste également très attentive au sujet de la révision de la directive européenne 91/414 concernant la mise sur le marché des produits phytosanitaires.
Les industriels se montrent, eux, toujours très sceptiques et jugent irréaliste l'objectif de réduire de 50% les pesticides d'ici à dix ans. «Cet objectif ne pourra être atteint que si les contraintes de temps liées à l'innovation, à la recherche et à la mise au point de nouvelles molécules et de méthodes alternatives sont réellement prises en considération», a souligné jeudi l'UIPP (Union des industries de la protection des plantes).
L'organisation regrette par ailleurs que la réglementation européenne n'ait pas été appliquée pour sept matières actives sur les trente qui ont déjà fait l'objet d'un retrait. Elle se félicite toutefois de la prise en compte des notions d'indicateurs de risques et d'impact des applications dans le plan à l'horizon de 2012 mais «leur mise en place doit se faire au plus tôt afin de mesurer les progrès accomplis».
Le renforcement des actions pour une meilleure sécurisation des pratiques par la formation et la qualification des professionnels trouve aussi un écho positif auprès de l'UIPP.
Quant à France Nature Environnement, elle considère le plan «globalement satisfaisant» mais reste aussi très vigilante sur sa mise en oeuvre. «Il est essentiel d'assurer le suivi de cet objectif de réduction», a affirmé jeudi Jean-Claude Bevillard, secrétaire national de FNE.
L'organisation regrette surtout qu'une réelle séparation du conseil et de la vente n'apparaisse pas «de manière explicite et suffisante». «Cette séparation dépendra de la réforme de l'agrément relatif à la distribution et l'application des pesticides».
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