Pour de nombreuses parcelles de pois d'hiver et les parcelles les plus précoces de pois de printemps, l'épisode pluvieux du début de la semaine a coïncidé avec le début de la floraison. A ce stade, la surveillance vis-à-vis de l'anthracnose prend un caractère d'urgence car la maladie non contrôlée peut devenir explosive et provoquer des pertes de rendement supérieures à 20 q/ha.
L'anthracnose se repère assez facilement en observant dans un premier temps la base des tiges. Les symptômes sont des nécroses brunes à violacées puis des ponctuations brun foncé sur les feuilles. Plus la végétation est dense et retient l'humidité à l'intérieur du couvert, plus le risque est grand.
Dans la mesure où les traitements curatifs sont peu efficaces, la meilleure stratégie consiste à protéger la culture dès l'apparition des premiers symptômes.
Compte tenu de leur excellent rapport efficacité-coût, les spécialités à base de chlorothalonil sont à privilégier. A raison de 1.000 g/ha de matière active, les pois sont protégés pour une quinzaine. Sur pois d'hiver, un second puis un troisième passage sont parfois nécessaires.
Si la chaleur revient avec l'humidité, le botrytis peut également se développer. Dans ce cas, il est préférable d'associer Amistar 0,4 l/ha à 750 g/ha de chlorothalonil pour les deux premiers passages.
En Champagne où la rouille est souvent présente, au second passage le chlorothalonil est plutôt associé à une triazole de type Horizon ou Caramba Star 0,6 l/ha. Priori Xtra à 1 l/ha est une option possible mais plus coûteuse. A noter que ce produit apporte un plus pour le contrôle de l'oïdium.