Le temps ensoleillé qui coïncide avec l'émergence des premiers semis de pois de printemps, peut être favorable à l'activité des thrips.
Ce minuscule insecte noir d'un millimètre de long s'active dès 7 à 8 °C. Caché dans les feuilles en formation, il pique la plantule et lui inocule une salive toxique qui perturbe sa croissance. Les pois demeurent chétifs et les pertes de rendement peuvent atteindre 30 q/ha.
Plus la levée est lente et plus le risque est grand. Ceci incite à renouveler les observations régulièrement, surtout dans les parcelles à précédent blé. Quand la présence des thrips est avérée, le traitement doit être programmé si un minimum de 80% des pieds sont levés. En cas de retour du mauvais temps, le traitement à base de pyréthrinoïde est simplement différé mais pas annulé.
Dans la majorité des cas, il est appliqué trop tôt pour éliminer les sitones. Ces charançons de 3 à 5 mm de long, bruns rougeâtres, se cachent sous les pierres et les mottes. Ils s'activent par beau temps et signalent leur présence en faisant des encoches sur le bord des feuilles.
Après la ponte, leurs larves descendent dans le sol et détruisent les nodosités des pois, ce qui perturbe leur alimentation azotée et peut amputer le rendement d'une dizaine de quintaux.
Le seuil de traitement couramment admis est de 5 à 10 encoches au total sur les premières feuilles y compris sur le pois d'hiver. Passé le stade 6 feuilles toute intervention devient inutile. Comme le produit ne protège que les feuilles présentes, un second passage de pyréthrinoïde est parfois nécessaire.