Vendredi matin, pour son assemblée générale à Ploufragan (Côtes-d'Armor), le Comité régional porcin de Bretagne (CRP), a réaffirmé l'urgence à agir contre les difficultés qui menacent aujourd'hui la production porcine bretonne.
« Tous les jours, il y a des cochons en moins, prévient Philippe Bizien, son président. Ce sera dur de remonter. Nous avons besoin d'un front commun des élus de tout bord, a-t-il lancé aux quatre députés invités pour l'occasion. Si c'est difficile au niveau français, faisons-le au niveau breton. »
Dumping social de l'Allemagne, étiquetage de l'origine des viandes, évolution de la réglementation sur les installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE)... Les trois sujets étaient au cœur des débats avec les parlementaires présents. Les récentes déclarations du ministre sur la création d'un régime d'enregistrement dans les ICPE, intermédiaire entre ceux de la déclaration et de l'autorisation, sont perçues comme positives.
« Ma crainte est que le progrès ne soit qu'apparent si on ne fait pas évoluer [la réglementation sur, NDLR] les zones d'excédent structurel (Zes), tempère Marc Le Fur (UMP), deputé des Côtes-d'Armor. Nous avons besoin d'appliquer les règles européennes ». « D'ailleurs, les professionnels bretons dans leur plan de sauvegarde de la production ont proposé une réforme réelle et efficace des Zes », a expliqué Michel Bloch, le président de l'UGPVB. La souffrance des éleveurs est terrible. Il faut leur adresser un signe ».
Philippe Bizien ne tarde pas à enfoncer le clou. Même si la réglementation sur les ICPE évolue dans le sens souhaité, « rien ne va bouger parce que tout est bloqué par les Zes. En parallèle, il va falloir une évolution sur les Zes, sinon ça ne servira à rien. On le dira au ministre ». Paul Molac (UDB), député du Morbihan, s'est voulu rassurant à ce sujet. « Le ministère planche sur le sujet. Je ne sais pas quels seront les arbitrages, mais il y travaille. »
Surtout, les représentants de la filière porcine bretonne demandent à leurs élus de faire front commun sur ces dossiers. « Nous sommes tous à peu près d'accord sur le constat, résume Philippe Bizien. On a besoin d'une décision rapide sinon l'Allemagne va détruire l'industrie agroalimentaire dans les autres pays. En revanche, on n'entend pas de front commun, de discours communs au moins pour dénoncer les problèmes. [Obtenir des résultats, NDLR] sera long, d'accord. Mais la posture politique, c'est différent. On devrait trouver une position commune. »