La Confédération paysanne a lancé mardi une «demande d'action pour une régulation de la production porcine», sous la forme d'une «lettre ouverte au ministre de l'Agriculture».
«Plus un marché se libéralise sur le plan mondial, plus il doit s’organiser sur le plan national et européen: une concertation est donc essentielle, pour la régulation du volume produit permettant ainsi la garantie d’un prix rémunérateur aux éleveurs», tente de convaincre le syndicat.
«Nous avons récemment rencontré les responsables de Coop de France Ouest: il semble que personne ne souhaite faire le premier pas vers cette concertation, en faveur de l’intérêt collectif des éleveurs», déplore-t-il.
«Nous vous interpellons aujourd’hui pour vous alerter sur la situation de détresse des éleveurs et sur le fait que l'inertie de la filière fait porter un risque sur les producteurs», poursuit la Confédération paysanne, s'adressant à Michel Barnier.
«Nous vous prions de rappeler aux coopératives qu’elles ont, par leur rôle social, la responsabilité de protéger chacun de leurs adhérents. Il est temps que les coopératives prennent en charge la gestion de l’offre. La Confédération paysanne souhaite travailler avec l’ensemble des acteurs concernés. Rien ne se fera si cette concertation n'est pas imposée», lui demande-t-elle.
«En attendant une table-ronde, il est extrêmement urgent de répondre à la crise en débloquant des aides directes pour les éleveurs en difficulté, tout comme cela avait été fait en 1998. Les aides "de minimis" sont envisageables: tous les éleveurs n’ayant pas atteint le plafond qui peut leur être alloué», souhaite l'organisation syndicale.
Elle rappelle aussi les difficultés économiques rencontrées par les éleveurs de porcs, face notamment à la hausse de leurs coûts de production. Elle souligne en outre que «le prix élevé du porc, payé par les consommateurs, ne sert pas à rémunérer les producteurs mais à dégager des marges pour la grande distribution».