Jean-Michel Serres, le président de la Fédération nationale porcine (FNP), s’est inquiété mercredi soir lors d’une conférence de presse des conséquences que pourrait avoir la nouvelle grille de paiement des porcs en vigueur depuis le 18 décembre 2006, sur la production de porcs lourds. La plupart des producteurs concernés sont généralement engagés dans des démarches qualité comme celle du jambon de Lacaune ou l’IGP jambon de Bayonne, par exemple. « Si des mesures ne sont pas prises rapidement, les éleveurs s’adapteront, a-t-il prévenu. Et ils risquent de revenir à une production de porcs standards. »
Dans le Grand Ouest, l’application de la nouvelle grille ne pose pas de problème. La plus-value, 9,9 centimes d’euro, est pour ainsi dire conforme aux simulations réalisées par Uniporc Ouest, et devrait l’être une fois les poids de carcasse revenu à la normale et les retards d’enlèvement résorbés. En revanche, en Aquitaine et dans la région Midi-Pyrénées, les éleveurs se retrouvent aujourd’hui avec des moins-values à cause du poids et de l’état d’engraissement de leurs animaux.
Cette situation était en fait prévisible. Dans certains cas, le porc de montagne ou la filière maggiore qui produit des porcs lourds dont les jambons sont destinés au marché italien, des ajustements ont eu lieu. « Ce qui se passe est catastrophique, assure Jean-Michel Serres. On me dit que si l’on met en place une grille spécifique pour le porc lourd, il faut trouver une plus value sur le jambon. Je réponds que c’est un problème d’organisation commerciale. Dans le cas du porc de montagne où les distributeurs n’ont qu’un interlocuteur, la situation est réglée. »