Les sections porcines des FRSEA Bretagne, Pays de la Loire, Normandie et les Jeunes Agriculteurs (JA) de l’Ouest se sont réunis mercredi à Rennes (Ille-et-Vilaine) pour faire le point sur la situation des producteurs, et décider des actions à mener.
Des discussions, il ressort que la mise en place de restitutions à l’exportation et de mesures de stockage privé sont prioritaires. Les producteurs prévoient également des actions en GMS si la distribution campe sur ses positions et refuse de participer à la relance de la consommation.
Les organisations attendent la tenue d’une table ronde avec les représentants des céréaliers, sous l’égide de la FNSEA, pour trouver des solutions atténuant l’impact de la hausse des céréales sur le prix de l’aliment. «Nous n’ignorons pas les mauvaises récoltes dans certains pays à cause de problèmes climatiques, ni l’augmentation de la demande d’autres pays. Mais nous avons parfois l’impression qu’il y a de la rétention et de la spéculation», expliquent les responsables.
Les organisations syndicales réclament également la mise en route d’avance de trésorerie (ex-stabiporc). Les professionnels estiment les besoins à 120 millions d’euros, soit le double de la somme débloquée lors de la précédente crise. Un rendez-vous est prévu avec les partenaires financiers habituellement impliqués dans ce dispositif. Concernant l’activation du Fonds d’allègement des charges (Fac), les responsables professionnels se sont vu répondre que les caisses de l’Etat étaient vides, et qu’il faudrait attendre une avance sur les crédits de 2008. Enfin, ils réclament des mesures de report des charges sociales.
«Les restitutions ont fait preuve de leur efficacité en 2003, insiste Jeff Trébaol, de la FRSEA Bretagne. Ces outils sont toujours disponibles même si certains les ont déjà condamnés.»
Les professionnels ont demandé vendredi dernier à Michel Barnier de relayer leur demande à Bruxelles, chose que le ministre assure avoir fait lors du dernier conseil des ministres de l’Agriculture de l’Union européenne. D’autres pays européens (Danemark, Pays-Bas, Espagne, Royaume-Uni) seraient également intéressés. Il reste à attendre les résultats du prochain comité de gestion de la viande porcine prévu le 18 octobre.
Concernant la distribution, les producteurs demandent aux enseignes de pratiquer des prix de fond de rayon plus en adéquation avec ceux du cadran. «Nous avons vu des côtes entre 7,5 et 8 €/kg, assure Jeff Trébaol. Elles devraient être entre 5,5 et 7 €/kg. Cela relancerait la consommation.»
Les organisations syndicales attendent également l’utilisation du logo VPF sur les produits de premier prix et de marque de distributeur. «Ce sera rapidement vérifié, poursuit le responsable syndical. Et si nous n’obtenons pas satisfaction, nos actions pourraient être autres que des discussions avec un chef de rayon ou de magasin.»