L'Organisation nationale des éleveurs de porcs (Onep) de la Coordination rurale (CR) demande, dans un communiqué du 13 novembre, « l'arrêt des négociations pour la reprise du marché au cadran de Plérin et appelle les éleveurs à bloquer une éventuelle reprise qui ne pourrait se faire qu'en leur défaveur ».
« Contre toute attente, eu égard à sa mission de défense de ses adhérents, l'UGPVB a appelé en septembre les acheteurs à ne pas respecter les engagements pour un prix minimum de 1,40 €/kg pris devant le ministre de l'Agriculture en juin. Malgré cette trahison, l'organisation est aujourd'hui en première ligne pour soi-disant représenter les éleveurs dans les négociations de réouverture du marché au cadran. »
« Plérin a montré ses limites et a mis les éleveurs dans une situation intenable », affirme Catherine Laillé, présidente de l'Onep. « Il est temps de sortir des outils du passé pour en venir à des transactions basées sur des cotations fiables et non manipulables par une poignée d'acheteurs peu scrupuleux ! »
50 à 10 € perdus par porc
« Faisant suite à la remise en cause de l'accord de juin, les pertes s'élevaient sur la semaine dernière à 5,28 € par porc vendu dans la zone Uniporc Ouest. Si la tendance se confirme, les éleveurs pourraient perdre jusqu'à 10 € par porc vendu. »
« Le minimum de respect pour notre travail serait d'acheter les animaux sur la base de l'accord à 1,40 €/kg, indique Catherine Laillé. Et nous sommes raisonnables puisque ce prix couvre à peine les coûts de production pour 50 % d'entre nous. Permettre aux éleveurs de porcs de vivre de leur métier suppose un prix de 1,60 €/kg. L'Onep soutiendra bien sûr toute intervention du ministre de l'Agriculture visant à faire cesser ce scandale de la vente à perte par les agriculteurs. »
« Chaque groupement d'achat exige la transparence au niveau de la production. Cette transparence doit s'appliquer à tous, en rendant public le calcul hebdomadaire du prix d'achat aux producteurs ! La confiance doit être restaurée à chaque étape », suggère Pascal Aubry, éleveur de porcs dans la Mayenne, cité dans le communiqué de la CR.