L'élevage porcin est souvent montré du doigt par l'opinion publique, alors que la filière a beaucoup œuvré au cours des dernières années pour maîtriser son impact environnemental. Les experts de la profession ont décrit les avancées, ce jeudi à Paris, à l'initiative de de l'interprofession (Inaporc) qui cherche aujourd'hui à revaloriser l'image de la production.
Beaucoup de progrès ont été réalisés pour réduire les différentes émissions des élevages de porcs, notamment au niveau de l'azote et du phosphore. La mise en place de l'alimentation biphase en est un exemple. Et cela a été d'autant plus facile que « la performance technique rime avec la performance environnementale », souligne Jacques Crolais, directeur de l'UGPVB (Union des groupements des producteurs de viande de Bretagne).
Il reste que la profession souffre d'un déficit d'image. « Moins il y a de cochons, plus il y a d'opposition », signale Jacques Crolais. Alors, comment revaloriser cette image ? Pour Jean-Jacques Dourmad (Inra), « l'éleveur ne produit pas que des cochons, il produit aussi des paysages. Et cela peut constituer une voie de communication que l'on sous-estime peut-être. » Il faudra éviter les blocages. Il faudra bâtir des projets avec toutes les parties prenantes pour créer du lien entre elles.
« Les relations entre les deux mondes devraient être plus apaisées », remarque Jacques Lemaître, président de l'Ifip, soulignant que l'Administration devrait jouer un rôle de médiateur qu'elle n'assure pas. »
La filière a encore des progrès à accomplir, notamment pour ne pas trop se laisser distancer par les autres pays européens. « Nous sommes très en retard, notamment par rapport à l'Allemagne et au Danemark, a rappelé Christine Roguet, de l'Institut du porc. Le Danemark produit autant de porcs. Et surtout nos bâtiments sont vieux. »
Les rénover coûte cher, et les producteurs n'en ont pas forcément les moyens. Ils disposent en tout cas d'une vaste panoplie d'outils qui permettent aussi de maîtriser encore l'impact environnemental. La méthanisation par exemple en fait partie. Mais les projets sont encore beaucoup trop chers par rapport aux installations de nos voisins.