Visionnez l'interview de Jean-Michel Serres, président de la Fédération nationale porcine. |
Devant l’assemblée générale de la Fédération nationale porcine (FNP) qu’il préside, Jean-Michel Serres a souligné jeudi la situation délicate dans laquelle se trouvent les producteurs de porcs à l’issue de deux ans d’une crise atypique.
Une situation délicate sur le plan financier, bien sûr, mais aussi sur les conditions dans lesquelles pourront avoir lieu la restructuration des élevages et leur mise aux normes en matière de bien-être à cause de la réglementation environnementale.
«Est-ce la fin de nos repères économiques habituels?», s'interroge-t-il. Habituellement, en fin de crise, la production baisse et les prix se redressent. «Cette fois, la baisse de production est bien là, même si elle est moins importante que prévu. Mais la consommation a elle aussi reculé à cause de la crise économique et financière». Si bien que les cours du porc peinent à renouer avec la hausse. Voilà pourquoi la FNP à demander au futur ministre de l’Agriculture la mise en place d’une cellule de crise.
Les éleveurs se retrouvent donc dans une situation financière très difficile pour affronter les restructurations qui suivent généralement les crises. Sans compter que d’ici à 2013, les producteurs doivent aussi mettre aux normes en matière de bien-être leur atelier de truies. Et là, c’est la réglementation environnementale qui risque de bloquer la situation, notamment les délais d’instruction des dossiers concernant les installations classées.
«Le ministère de l’Ecologie nous a refusé l’accès à un régime simplifié des installations classées [qui éviterait l’enquête publique, NDLR] qu’il a accordé à d’autres productions, martèle Jean-Michel Serres. C’est anormal.»
Vu le nombre important d’élevages qui restent à mettre aux normes, les délais d’instruction français risquent de ne pas être compatibles avec les délais accordés par Bruxelles pour mettre en règle le parc de bâtiments français. «Il y a un an, devant cette même assemblée, Michel Barnier faisait des promesses à ce sujet qui se sont évaporées. Nous attendons l’arbitrage de Matignon», a déclaré Jean-Michel Serres.