A peine une centaine de truies, dont 75 dans deux élevages! C'est la situation actuelle de la production de porcs biologiques en Basse-Normandie. «Nous sommes incapables de faire face au développement du marché régional, notamment vers la restauration hors domicile», affirme Jean-Marc Vincent, le président de Normandie viande bio (NVB).
L'association, qui regroupe 215 producteurs de bovins et ovins, s'attaque à la viande porcine. Les outils d'abattage et de transformation sont prêts à Saint- Hilaire-du-Harcouët (Manche), Laval (Mayenne) ou Alençon (Orne). En amont, la coopérative normande Biocer dispose de céréales biologiques pour la fabrication d'aliments.
Il ne reste plus qu'à trouver les éleveurs, à l'image de Christophe et Vincent Gosselin, à Fervaches, dans la Manche. Les deux frères ont reconverti leur exploitation à l'agriculture biologique, d'abord l'atelier laitier, puis l'élevage de porcs. Ce dernier est passé de 120 à 55 truies, avec un objectif de production annuelle de 600 porcs charcutiers et 600 porcelets.
«Nous avons dû découper des portes, installer des parcours de plein air et démonter des caillebotis au profit du paillage, explique Christophe Gosselin. Une décision pas facile à prendre lorsque l'on dispose d'un bâtiment fermé d'à peine dix ans.»
Les premiers porcelets ont été vendus entre 75 et 78 euros. Les porcs charcutiers suivront en mars prochain, à un prix trois fois supérieur à celui du porc conventionnel, mais avec un coût de production multiplié par 2,5.
Normandie viande bio vise un objectif de 160 truies en 2011, avec au moins une dizaine d'engraisseurs pour une production totale de deux mille porcs charcutiers.