Le Syndicat national du commerce du porc (SNCP) et l'Union bretonne des abattoirs de porc (Ubap) font état dans un communiqué publié jeudi, de la «situation financière désastreuse [des entreprises d'abattage] depuis le début de 2009». Leur objectif: attirer l'attention des pouvoirs publics et faire prendre conscience au reste de la filière de leurs difficultés.
Les abatteurs se considérant comme «mis trop souvent au ban des accusés ont décidé de répondre». Ils chiffrent leurs pertes à 8 centimes d'euros par kilogramme. Ces pertes, les deux organisations les expliquent par l'effondrement des marchés à l'exportation, une consommation morose et la concurrence accrue des viandes de l'Union européenne sur le marché français.
«Cette situation – conséquence des marchés absents à l’exportation et d’une concurrence féroce entre les pays européens qui alimentent les industriels de la transformation – incite l’Ubap à faire prendre conscience à tous les maillons de la filière porcine que tout doit être mis en œuvre afin de générer un prix de revient optimisé, industriels fabricants d’aliments compris.»
Le SNCP considère qu'il «conviendrait d’ajuster l’offre à la baisse, mais contrairement à certains discours, le volume de production porcine française ne faiblit pas. Dans un marché du porc international et libéral, le prix n’est que la résultante, à un moment donné, de la confrontation de l’offre et de la demande».
Les abatteurs reprochent aussi aux producteurs bretons d'exporter vers l'Espagne des porcs vivants. Selon eux, c'est «une aberration économique» qui permet aux entreprises espagnoles d'attaquer le marché français des pièces avec des jambons «origine France». «Affaiblir ou attaquer le maillon abattage-découpe, c’est fragiliser la production française dans son ensemble, car les deux maillons ont destin lié.»
Le SNCP considère que «la crise que traverse la filière porcine mérite une concertation et une réflexion sérieuse, autres que les propositions actuelles de la production qui se contente de vouloir aménager, de façon plus favorable encore pour eux, les règles de fonctionnement du Marché du porc breton!».
Pour les abatteurs, deux mesures sont prioritaires à court terme:
- la mise en place de mesures pour alléger l'offre
- la surveillance des opérations de promotions à venir dans les grandes surfaces.
A plus long terme, le SNCP propose de travailler à la suppression des distorsions de concurrence entre les bassins de production.
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