La Fédération nationale porcine (FNP) estime à près d'un millier, le nombre d'éleveurs qui, mercredi matin, ont rallié l'esplanade des Invalides à Paris pour manifester leur détresse. Ils venaient notamment de la Bretagne, des Pays de la Loire, de la Normandie ou encore du Massif central.
Les slogans sur les banderoles et les panneaux visent à la fois les salaisonniers et les distributeurs. L'organisation syndicale a aussi profité de l'occasion pour interpeller les pouvoirs publics.
Les éleveurs revendiquent la mise en œuvre immédiate de l'accord interprofessionnel signé en décembre dernier pour systématiser la mention de l'origine géographique des matières premières utilisées par les salaisonniers, sur les barquettes.
Cette mise en œuvre devait s'effectuer initialement pendant le premier trimestre de 2011. Mais depuis, le scandale de la dioxine a explosé en Allemagne, mettant à mal tous les marchés européens. Et la flambée des céréales continue de peser sur les coûts de production des éleveurs. Aujourd'hui, un éleveur vendant 4.000 porcs par an perdrait 10.000 € par mois.
« La semaine dernière, les salaisonniers nous ont dit qu'il restait un stock d'étiquettes avant de mentionner l'origine [sur les barquettes, NDLR], s'emporte Michel Bloch, le président de l'Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne. Voyez les arguments auxquels on doit faire face. Mais les distributeurs sont les donneurs d'ordres vis-à-vis des produits vendus aux consommateurs. »
Les producteurs sont aussi là pour faire passer un message au gouvernement. « 15 % des éleveurs sont en cessation d'activité, prévient Jean-Michel Serres, le président de la FNP. La filière représente 80.000 emplois. Les pouvoirs publics ne peuvent pas rester de simples spectateurs de la crise. »