«Les épisodes climatiques des années 2003, 2005 et 2006 ont induits de forts déficits fourragers sur les exploitations et ont conduit à prendre conscience de la vulnérabilité des systèmes fourragers et de la nécessité d’intégrer ce risque. Les années 2007 et 2008 ont confirmé quant à elles, qu’un excès d’eau était également problématique», explique Marie-Noëlle Bruère, responsable du Programme herbe et fourrages à la chambre régionale d’agriculture du Limousin.
«Les éleveurs vont devoir à l’avenir s’adapter au changement climatique tout en sécurisant leurs systèmes afin de ne pas perdre, voire même d’améliorer leur autonomie fourragère», poursuit-elle.
D’après Jean-Christophe Moreau, de l’Institut de l’élevage, qui présentait une étude prospective sur le changement climatique et ses conséquences sur les systèmes fourragers en Limousin le 12 mars dernier au Lycée agricole de Naves (Corrèze), «d’ici à 30 ans, le rendement total de la prairie sera peu modifié, en revanche ce sont les périodes de production qui vont évoluer avec une pousse de l’herbe à la fois plus précoce au printemps et plus tardive à l’automne. Les sécheresses plus fréquentes durant l’été vont mobiliser une partie du stock à distribuer durant cette période. Les premières coupes seront plus difficiles à réaliser dans de bonnes conditions».
Une projection des ces aléas climatiques en fin de siècle vont dans le sens d’une accentuation de ces cycles de production à la fois plus précoces et plus tardifs. La possibilité de rentrer les animaux plus tardivement devrait réduire les besoins des stocks hivernaux. Mais avec une pousse de printemps explosive et une baisse globale de production, il conviendra de rechercher des espèces plus résistantes aux fortes températures estivales, sans doute de revoir aussi les périodes de mises bas pour faire coïncider les besoins des animaux et la disponibilité en herbe.
La simulation sur le cas type d’une exploitation de 95 ha de SAU avec un chargement de 1,1UGB/ha fait apparaître sur un avenir lointain une baisse du chargement de 12% tandis que le besoin en stock augmente de 50 tonnes à cause de l’affouragement des vaches durant l’été. Une bonne pratique du pâturage hivernal pourrait diminuer ces variations.
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De + 2 à + 9° C en Limousin Les prévisions sur un avenir lointain dans l’hypothèse d’une hausse de la teneur en CO2 à plus de 800ppm à la fin du siècle, les températures moyennes augmenteraient dans le Limousin de +7°C à +9°C durant l’été et de +2°C durant l’hiver. |
