Pour établir son programme à l'élection présidentielle, Eva Joly, la candidate d'Europe Ecologie-Les Verts, dresse un constat qui fait froid dans le dos : « En un demi-siècle, les lobbies de l'agroalimentaire ont rendu notre nourriture trop grasse, trop salée, trop sucrée. Les enfants, matraqués par la publicité, prennent de plus en plus tôt des habitudes de “mal-bouffe”. De leur côté, des agricultrices et des agriculteurs deviennent malades des pesticides, et celles et ceux qui veulent se lancer dans l'agroécologie peinent à trouver des terres. Sous prétexte de “nourrir le monde”, l'Europe empêche les cultures vivrières de se développer dans des pays du Sud. Dans le même temps, ses importations accélèrent la déforestation et la crise climatique. »
Le nouveau modèle agricole qu'elle propose doit permettre « l'accès à une alimentation saine et diversifiée, accessible à toutes et tous, produite par des paysans plus nombreux, équitablement rémunérés, et travaillant dans un environnement préservé ».
Pour ce faire, voici quelques propositions avancées :
- « Le développement de l'agriculture biologique, dans le cadre de la conversion générale vers l'agroécologie. Les collectivités seront incitées à convertir au minimum 20 % de leurs surfaces agricoles utiles à l'agriculture biologique d'ici à la fin du quinquennat. L'objectif doit être de permettre, dans un premier temps, une alimentation 100 % bio dans les cantines scolaires, pour les crèches et les maternelles d'ici à la fin du quinquennat. »
- « L'objectif de réduction de 50 % des pesticides d'ici à 2018, issu du Grenelle de l'environnement, deviendra prioritaire. Mais il ne peut s'agir que d'une étape. L'horizon que l'on doit se fixer, pour et avec les agriculteurs, c'est la sortie des pesticides en une génération. »
- « Pour mener une vraie politique de développement territorial agricole en faveur de l'emploi, de l'environnement, des productions de qualité et des circuits courts, une réforme foncière doit être engagée. La priorité ne sera plus donnée à l'agrandissement et à l'hyper-industrialisation. L'artificialisation des terres agricoles sera fiscalement découragée. »
L'excellence environnementale prônée par Eva Joly affectera aussi l'agriculture, notamment avec son objectif « Triple zéro » : zéro OGM, zéro gaz de schiste, zéro autoroutes supplémentaires (incluant les grands contournements des agglomérations).
La candidate ambitionne également de mettre en œuvre un grand chantier de remise en nature du territoire : opposabilité des trames vertes et bleues, renaturation des grands fleuves (Rhône, Loire, Seine et Rhin), rétablissement de la perméabilité des grandes infrastructures linéaires aux flux biologiques.
Eva Joly envisage de faire voter un nouveau statut de l'animal : la loi sera modifiée pour agir contre le trafic d'animaux et pour favoriser le bien-être de ces derniers, qu'ils soient domestiques ou non, dans toutes les politiques sectorielles : transport, élevage, abattage, animaleries, cirques, etc. La législation sur la chasse évoluera pour introduire le respect de l'animal et la bonne santé des populations d'espèces.
Enfin, du côté des impôts, la candidate à l'élection présidentielle souhaite l'établissement d'une contribution climat-énergie : 50 % de son produit sera utilisé pour financer des investissements publics écologiques (transports collectifs, services publics locaux de la maîtrise de l'énergie, etc.). Le reste sera redistribué sous forme de « chèque vert » aux Françaises et aux Français les moins favorisé(e)s.
Eva Joly envisage également une « bioconditionnalité » des aides publiques : aucune subvention ne pourra être versée pour des projets contraires aux objectifs environnementaux. Les dépenses publiques considérées néfastes pour l'environnement seront progressivement supprimées (exonération de la TVA sur le kérosène, TVA à taux réduit sur les pesticides, etc).
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mardi 14 février 2012 - 20h19
Ce n'est pas tout d'être anti écolos... Très à la mode chez certains agriculteurs... Mais aucun agriculteur digne de ce nom ne peut refuser tous les thèmes de la campagne d'Eva! être agriculteur, ce devrait être avant tout d'avoir du bon sens! Mais beaucoup l'on perdu! Ils sont beau parleurs... Mais ce sont les techniciens et les comptables qui décident! L'agriculteur n'est plus alors qu'une marrionnette... Qui ne respecte même plus son métier, la nature avec laquelle il travaille, ni les consommateurs qui le font vivre! Alors un peu de réflexion et de bon sens!