Les prix de l'essence ont atteint un nouveau sommet à la pompe en France, le litre de super sans plomb 95 dépassant 1,54 euro par litre, porté par l'envolée des cours de l'or noir et par la remontée des marges de l'industrie pétrolière.
Le litre de super sans plomb 95 s'est vendu 1,5469 euro le litre en moyenne la semaine dernière, selon les relevés publiés lundi par la direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) du ministère de l'Ecologie.
Ce carburant a ainsi franchi son précédent record établi lors de la semaine terminée le 15 avril. Il a aussi largement dépassé, de plus de 4 centimes, son record de juin 2008, établi à 1,4971 euro le litre.
Moins usité, le super sans plomb 98 s'est quant à lui échangé au prix moyen de 1,5849 euro le litre, atteignant là aussi un record historique.
Les prix à la pompe grimpent depuis plusieurs mois dans le sillage des cours du pétrole brut, eux-mêmes en pleine ascension sur fond de fortes tensions politiques dans le monde arabe.
Le baril de brent de la Mer du Nord est ainsi monté le 11 avril à 127,02 dollars, son plus haut niveau depuis le 1er août 2008. Il valait encore 124,25 dollars, lundi vers 11h30.
La flambée du brut n'explique cependant pas tout. En effet, selon la DGEC, le prix de l'essence sans plomb 95 a eu plutôt tendance à baisser le mois dernier sur le marché international de Rotterdam (Pays-Bas).
Sur cette bourse européenne des carburants, le litre de SP 95 est passé de 60,7 centimes d'euro (hors taxes) le 1er avril à 59,2 centimes d'euros le 29 avril.
Mais, dans le même temps, la marge brute réalisée par les distributeurs de carburants sur la vente de super a presque doublé. Elle est passée de 4,9 centimes le litre le 1er avril à 9 centimes le litre la semaine dernière, expliquant l'intégralité de la hausse des prix en France au cours du mois d'avril.
« Les marges de distribution sont à des niveaux relativement classiques », a cependant affirmé Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). « C'est un retour à la normale. Au début du mois d'avril, la marge était anormalement basse », a-t-il justifié.
D'autant que, une fois déduits frais de distribution, de logistique et de stockage, la marge nette des distributeurs pétroliers « est de l'ordre de 1 centime par litre », a avancé Jean-Louis Schilansky.
Du côté du gazole, la marge brute est restée stable, voire a légèrement régressé, au cours du mois d'avril, à environ 9,7 centimes par litre.
Les prix de ce carburant, le plus vendu en France (80 % de la consommation), ont suivi la même tendance. Il s'est ainsi vendu 1,3596 euro le litre en moyenne la semaine dernière, contre 1,3609 euro au début d'avril.
Le gazole est ainsi encore à près de 10 centimes de ses niveaux historiques qui datent de mai 2008 à 1,4541 euro le litre.