La FRSEA de l'Ouest et les dirigeants des groupes coopératifs Eurial et Glac ont tenté, en vain, mercredi de trouver une issue au conflit qui les oppose sur le prix du lait.
Cette réunion, à l'initiative des entreprises, s'est déroulée «en terrain neutre» à la Direction régionale de l'agriculture et de la forêt des Pays de la Loire, à Nantes.
«Les discussions ont duré quatre heures, au cours desquelles les deux parties ont cherché des solutions», rapporte Philippe de Guénin, directeur de la Draf, qui a fait office de médiateur. Malgré des «discussions constructives» et des «difficultés aplanies», aucun accord n'a été trouvé.
Les représentants syndicaux ont accepté le report des 30 € du mois de janvier sur le mois d'avril, réclamant en revanche un paiement des mois de février et mars conforme à l'accord du 1er décembre 2008. Sous réserve d'obtenir satisfaction sur ce point, ils se sont dit prêts à rentrer dans le dispositif de réécriture de grille à partir du mois d'avril.
La FRSEA accuse les deux coopératives d'avoir «mis le couteau sous la gorge des producteurs sans information préalable». Ce à quoi les coopératives rétorquent que l'interprofession travaillait sur une réécriture de grille depuis deux ans. «Les travaux n'ayant pas abouti en interprofession, nous avons prévenu le Criel depuis longtemps que cela conduirait à des initiatives privées», rappelle Jacques Ménétrier, directeur de la matière chez Eurial.
«Il n'y a pas de baisse de prix, insiste-t-il encore. Il y a simplement une réécriture de grille. Nous avons confirmé notre engagement à verser au printemps toutes les sommes retenues sur le premier trimestre.» Cet engagement figure sur les payes de lait, dans un souci de clarification.
Soulignant la situation difficile des marchés, le groupe Eurial évoque par ailleurs l'«effet ciseau» auquel l'entreprise est confrontée, avec «une valorisation du lait très en dessous de 2006 et des prix payés aux producteurs supérieurs».
En attendant, l'échec des discussions de mercredi a engendré des réactions spontanées de la part des producteurs, sur les sites appartenant aux deux coopératives. «Il y en aura sûrement encore dans les jours a venir, et j'en assume complètement la responsabilité», affirme Joël Limouzin, président de la FRSEA de l'Ouest, qui se dit «navré» de l'issue de la réunion.