Après l'échec des discussions nationales sur le prix du lait, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) a appelé à la mobilisation le 14 octobre. Elle a été entendue: les actions de producteurs de lait se multiplient depuis quelques jours dans les différentes régions de France.
Dans le Rhône-Alpes, quatre sites ont été bloqués lundi matin dans la Vienne et en Isère (la laiterie Lactalis à Andrézieux-Bouthéon et la fromagerie Guilloteau à Pélussin, Danone à Saint-Just Chaleyssin et l'usine Sodiaal à Vienne). Ces sièges ont finalement été levés, après que le Criel (interprofession régionale) s'est réuni et a exhorté industriels et producteurs à reprendre les négociations au niveau national avec des propositions plus raisonnables pour les deux parties.
A la Maison du lait, c'est effectivement le grand écart, avec des producteurs qui veulent une hausse de 34 €/1.000 l (+7 €/1.000 l auxquels s'ajoute le report de 27 €/1.000 l du deuxième trimestre) et des transformateurs qui réclament une baisse de 40 à 70 €/1.000 l. En revanche, le Criel ne s'est pas prononcé sur une solution plus précise.
Dans le Sud-Ouest, une dizaine de sites de transformation ont été bloqués lundi en Aquitaine et Midi-Pyrénées par quelques dizaines de manifestants. Les FDSEA et les JA ont symboliquement attribué un «carton jaune» aux industriels en dressant des murs de bidons jaunes et en déversant quelques litres de lait devant les usines.
Dans la Haute-Saône, la bataille a été portée sur le terrain juridique. Le blocage de l'usine Euroserum du groupe Entremont a été levé samedi soir, après trois jours d'occupation. Les producteurs ont préféré interrompre leur action car «nous avons eu la visite d'un huissier qui passait tous les quarts d'heure» et qui infligeait des pénalités à chaque passage, a expliqué Emmanuel Aebischer, président de la FDPL. A raison de 150 € par contrevenant, «cela commençait à faire beaucoup de sous».
L'huissier appliquait une décision du tribunal de grande instance de Vesoul. Saisi d'une plainte par la direction d'Euroserum, le tribunal avait en effet ordonné vendredi soir la levée du blocage de l'usine. Un deuxième site a été dégagé pour les mêmes raisons. Mais les éleveurs ne s'avouent pas vaincus: «Le mouvement n'est pas terminé» et il reprendra la semaine prochaine sous forme «d'actions plus sporadiques, plus ciblées», avertit Emmanuel Aebischer.
D'autres rassemblements devaient également avoir lieu lundi dans différents autres départements. Le mouvement devrait se poursuivre dans les prochains jours. Le Cniel n'a pas encore fixé de date pour la reprise des discussions.