La DGCCRF (Répression des fraudes) s'est prononcée mercredi: la recommandation interprofessionnelle sur le prix du lait doit cesser. Le Cniel n'établira donc plus de recommandation trimestrielle.
Pourtant, ce calcul, établi à partir de critères objectifs, «permettait d'informer l'ensemble des opérateurs (producteurs, petits et gros transformateurs) sur une base commune», regrette Etienne Fabrègue, de la FNPL.
Qu'y aura-t-il à la place? Une relation bilatérale entre un producteur et sa laiterie?
Le tort de cet accord est politique: annoncer des hausses de prix à la production ne pouvait que hérisser un gouvernement et un président de la République confrontés au débat sur la baisse du pouvoir d'achat.
Mais cette décision des pouvoirs publics risque de désorganiser la filière, et de donner les clés de l'élaboration des prix à la grande distribution. Elle envoie un mauvais signal aux éleveurs, en sous-entendant que les récentes hausses du prix du lait ne sont pas légitimes.
Par ailleurs, cette remise en cause de l'accord interprofessionnel, qui fonctionne depuis 1997, pourrait tuer dans l'oeuf le débat sur les interprofessions et un éventuel renforcement de leur rôle.