Les producteurs restent mobilisés au sujet de l'évolution du prix du lait, mécontents des propositions des industriels, qui souhaitent une baisse dès le mois d'octobre. Plusieurs actions ont été menées ces derniers jours, notamment dans l'Ouest et le Sud-Ouest.
Des producteurs de lait de la Seine-Maritime et de l'Eure ont entrepris jeudi dans l'après-midi de bloquer avec des tracteurs la base de produits frais d'Intermarché de Louviers (Eure) pour contraindre «les transformateurs à revenir à la table des négociations avec de nouvelles propositions».
Le mouvement à l'appel des FDSEA et JA est prévu pour une durée «illimitée». Les producteurs soulignent que la baisse du prix du lait a atteint en octobre un niveau «inacceptable» qu'ils chiffrent entre 10 et 30 euros les 1.000 litres «suivant les entreprises».
En Basse-Normandie, un blocage de la plate-forme de distribution d'Intermarché de Magny-le-Désert, près d'Alençon, entamé mercredi soir, devrait se poursuivre jusqu'à vendredi. Cette plateèforme alimente les supermarchés du nord de la Sarthe et de la Mayenne.
Deux autres bases de distribution de grandes surfaces ont également été bloquées, Logidis à Caen-Carpiquet et SCA Normande à Lisieux.
«On attend maintenant la tenue d'une négociation qui devienne plus favorable pour nous», a indiqué Jean Turmel, de la FDSEA du Calvados.
Quelque 200 producteurs de lait se sont rendus mercredi dans une trentaine de grandes surfaces sarthoises pour en retirer des produits laitiers de grandes marques, accusant les industriels de «tirer le prix du lait vers le bas».
Selon Arnaud Fruchet, coordinateur de la FDSEA de la Sarthe, les grandes marques «rémunèrent mal les producteurs et n'en font même pas profiter le pouvoir d'achat des consommateurs».
Par ailleurs, une réunion de l'interprofession laitière (producteurs, coopératives, industriels) de l'Ouest n'a pas permis de trouver une issue au bras de fer qui oppose depuis plusieurs semaines producteurs et industriels sur le prix du lait, a indiqué Marcel Denieul, président de la FRSEA 0uest.
«L'écart étant toujours aussi important» entre les prix proposés par les industriels (entre 301 et 311 euros les 1.000 litres pour le mois d'octobre contre 331 réclamés par les producteurs), «nous avons quitté la réunion avant la fin», a-t-il précisé.
Dans le Sud-Ouest, environ 150 producteurs de lait venus de l'Ariège, l'Aude et la Haute-Garonne ont pénétré jeudi dans un hypermarché Carrefour à Portet-Sur-Garonne (sud de Toulouse).
Les manifestants ont «enrubanné» les rayons de produits laitiers du magasin et y ont apposé des pancartes «rayon de produit laitier fermé par les producteurs de lait, faute de rémunération de leur travail», avant de retirer toutes les étiquettes de prix.
Les producteurs ont également mis en comparaison sur des panneaux de l'hypermarché le prix d'un litre de lait qui leur est payé 0,30 euro et le prix de vente au consommateur, soit 1,48 euro le litre.
«Après les cartons jaunes qu'ont adressés les producteurs aux industriels laitiers il y a quelques semaines, cette action prouve que la tension monte d'un cran», a confié Jean-Luc Lebreton, de la FDSEA de l'Ariège.
«Si les pouvoirs publics veulent que producteurs et industriels s'installent à la même table, il va leur falloir insister pour avoir des prix corrects de nos productions», a-t-il ajouté.
A Marmande, une cinquantaine d'agriculteurs ont déversé mercredi soir des bidons de lait devant la sous-préfecture, à l'appel du Modef.
Ils ont manifesté en signe de mécontentement après l'annonce d'un plan d'aide gouvernemental aux agriculteurs «sans aucune mesure pour le lait», a précisé Raymond Girardi, responsable départemental du Modef.
Mardi, environ 80 producteurs laitiers venus des Landes et du Lot-et-Garonne avaient bloqué à Mont-de-Marsan une centrale d'achats du groupe Leclerc.
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