Pour la Confédération paysanne, «il n’y a pas de raison que les prix des produits laitiers à la consommation augmentent fortement». En effet, il n’y a pas de pénurie de lait en Europe, puisque la production européenne satisfait largement la demande de consommation.
«Si le prix à la production grimpe aujourd’hui, c’est parce qu’il est indexé sur les cours des produits exportés hors UE, qui flambent, explique le syndicat. Pourtant, ces produits (beurre, poudre, fromage de type gouda) représentent moins de 10% du volume de lait européen!»
La Confédération paysanne a refait le calcul: si les industriels veulent indexer les prix à la consommation sur la hausse de 7% du prix à la production constatée en 2007, alors le camembert à 2 euros devrait augmenter de seulement 2% en 2008.
Entre 2002 et 2006, 30.000 paysans ont cessé l’activité laitière, rappelle le syndicat. Pendant cette période, le prix à la production a chuté de 69 euros par 1.000 litres, soit une perte de revenu équivalant à deux mois de production. «Cette baisse n’a pas été répercutée sur les consommateurs, accuse-t-il. Elle a en revanche permis à certains groupes industriels de réaliser des bénéfices considérables.»
La Confédération paysanne rappelle donc «toute la cohérence» de ses revendications dans un tel contexte: une politique d’adéquation entre l’offre et la demande européenne, afin de maintenir des prix stables pour les producteurs et pour les consommateurs.