Dans le Poitou-Charentes, le Glac et Eurial sont confrontés à des difficultés financières qui ne leur permettent pas de tenir l'accord sur le prix du lait (hausse de 10 % sur 2010 par rapport à 2009). Un non-respect dénoncé la semaine dernière par le syndicalisme majoritaire dans un communiqué.
« L'année dernière a été catastrophique, nous n'avions jamais connu une valorisation aussi faible du lait, justifie Jacques Ménétrier, directeur de la production chez Eurial. De plus, nous avons réalisé des investissements importants les années antérieures, avec l'usine de fromages-ingrédients d'Herbignac. Mais nous ferons tout pour revenir au plus vite dans l'accord. La hausse sera quand même de 9 % par rapport à l'an dernier, soit un prix moyen de 290 €/1.000 l sur l'année 2010. Il est de 301 € sur juillet et de 325 € sur août. Au deuxième semestre, il sera tout de même payé 45 € de plus qu'au deuxième semestre de l'an dernier. »
Il a pu donner ces explications à une délégation de producteurs, qu'il a rencontrés le 5 octobre 2010 sur le site de Campbon (Loire-Atlantique). « La différence avec l'accord est de 19 €/1.000 l en juillet, et encore de 10 € en août. Si Eurial n'est pas dans la capacité de payer actuellement, qu'il fasse une reconnaissance de dette aux producteurs pour un remboursement ultérieur, propose Dominique Deniaud, qui faisait partie de la délégation. Mais pas sous forme de capital social. L'état de nos trésoreries ne le permet pas. »
Les éleveurs ont créé un site (www.opeurial.fr) sur lequel ils ont déjà posté un certain nombre d'informations, en particulier une lettre-type pour réclamer cette reconnaissance de dette. Peut-être l'embryon d'un futur groupement de producteurs d'Eurial ?
Dans le Sud-Ouest, quatre coopératives (la Coopérative laitière du pays basque, Haize-Hegoa et Onetik-Berria dans le Pays basque, et la Coopérative des trois vallées dans le Lot) sont dans la ligne de mire de la Fédération régionale des producteurs de lait du Sud-Ouest, qui les accuse de payer « entre 10 et 20 €/1.000 l de moins depuis le début de l'année » et les menace « d'actions syndicales ciblées ».
Une attaque qui fait bondir Serge Ducasse, président de Haize-Hegoa (une coopérative de collecte qui livre à la laiterie espagnole Kaiku). « Pendant trois ans, nous avons payé le lait nettement mieux que l'accord, parfois jusqu'à 50 €/1.000 l de plus, rappelle-t-il. Ce qui déplaisait au syndicat majoritaire. Aujourd'hui, on nous reproche de payer un peu moins pendant trois mois ! » Peut- être paie-t-il aussi son indépendance...