Répondant à une question d'un journaliste, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a de nouveau expliqué, mardi, sa position sur le pluralisme syndical dans la filière laitière, alors que la Confédération paysanne occupe depuis plusieurs semaines les locaux de la Maison du lait, pour obtenir le droit de siéger à l'interprofession (Cniel).
Le ministre a rappelé sa proposition « d'ouvrir un dialogue à l'intérieur de la Maison du lait, réunissant l'ensemble des organisations syndicales représentatives pour traiter, suivant un calendrier clairement défini, les sujets les plus difficiles concernant la filière » (prix, fin des quotas, contractualisation). « La fin des travaux pourrait être fixée au printemps de 2011 ».
« Je note que Henri Brichart (le président de la FNPL, NDLR) a dit lui-même qu'il était ouvert à un dialogue (...). Je ne saurais trop inciter les uns et les autres à saisir cette main tendue. Le dialogue est la meilleure solution », a estime le ministre.
Dans une lettre ouverte au ministre de l'Agriculture, la Confédération paysanne, a quant à elle déclaré à Bruno Le Maire : « Votre responsabilité dans la situation actuelle est majeure. »
« En refusant d'apporter une solution par la loi de modernisation de l'agriculture, votée en juillet 2010, vous avez laissé s'installer la confusion et vous renvoyez dos à dos des syndicats à qui vous demandez de « sortir des postures » (Le Monde du 5 octobre 2010) », écrit la Confédération paysanne.
« Monsieur le ministre, ces associations (les interprofessions, NDLR) sont de droit privé, alors si elles se limitent à cela, les décisions, dont les appels de cotisations, ne concernent que leurs adhérents et vous devez refuser d‘étendre les accords qu'elles prennent à l'ensemble des acteurs de la filière. Si vous prenez aujourd'hui l'engagement de ne pas reconduire à la date d'échéance, la contribution volontaire obligatoire qui oblige tous les producteurs de lait à payer la ''taxe Cniel'', nous quitterons immédiatement la Maison du Lait », explique le syndicat.
« Soit comme vous le dites vous-même, comme le dit le commissaire européen à l'Agriculture Dacian Ciolos, les interprofessions doivent jouer un rôle important d'orientation dans l'avenir. Dans ce cas, l'intervention des pouvoirs publics pour étendre leurs accords est légitime mais doit être strictement conditionnée à une composition pluraliste de ces interprofessions », poursuit-il.
A télécharger :
Lire également :
- Interprofessions : les Régions demandent au Premier ministre « la fin du monopole syndical »
- Maison du lait : la Confédération paysanne indélogeable