A l'appel de la Fédération porcine de la Marne et de la FDSEA, une vingtaine d'éleveurs de porcs ont investi, vendredi, un hypermarché Leclerc à la périphérie de Reims, avec les porcelets posés dans des caddies pour dénoncer les «marges abusives» réalisées par les distributeurs sur cette viande et la baisse des prix payés aux producteurs.
L'arrivée des éleveurs a provoqué quelques heurts avec les vigiles du magasin qui ont tenté de s'opposer à leur entrée. Arborant des tee-shirts roses avec des mentions comme «Les supermarchés s'engraissent sur les cochons», ils ont exprimé par mégaphone au milieu des rayons leur impossibilité à «survivre avec un kilo de porc payé 1,10 euro alors que le coût de production est de 1,30 euro».
«Cela fait trois ans que nous travaillons en dessous du prix de revient, nous sommes tous surendettés», a clamé Bertrand Laurent, le responsable de la filière porcine de la FDSEA de la Marne.
S'appuyant sur un rapport de sa fédération, il explique que le prix du kilo de jambon payé aux alentours d'un euro aux producteurs se retrouve en moyenne à «12 euros en grandes surfaces et jusqu'à 42 euros pour un jambon fumé».
«Même si les cours remontent, nous sommes sûrs que les centrales d'achat feront tout pour baisser à nouveau les prix, nous allons demander des comptes aux parlementaires» a-t-il poursuivi.
Interpellé par les éleveurs, le directeur du magasin a réfuté la seule responsabilité des grandes surfaces en invoquant un problème global dû au nombreux intermédiaires entre la production et la distribution.