La Confédération paysanne dénonce, mardi dans un communiqué du 16 juin, les négociations sur les prix et les marges dans les grandes surfaces qui ont eu lieu samedi entre les présidents de la FNSEA et de JA, Michel Barnier, ministre de l'Agriculture, et Luc Chatel, secrétaire d'Etat à la Consommation. Pour le syndicat, elles «sont une arnaque pour les paysans».
Il demande une réouverture des négociations sur les modalités de fixation du prix du lait et l’activation des outils de régulation de la production «afin de donner de réelles perspectives aux producteurs de lait».
La FNSEA, souligne la Confédération paysanne, «a cherché à déplacer le débat» sur le problème de la mauvaise répartition des marges en agriculture «pour faire oublier le très mauvais accord sur le prix du lait signé il y a quelques jours avec le soutien des pouvoirs publics, par Henri Brichart, président de la FNPL, seul représentant de la production siégeant à l’interprofession laitière».
Les «marges extravagantes réalisées sur le dos des producteurs» par la grande distribution sont un problème ancien, mais elle ne sont pas les seules responsables de la baisse des revenus subie par les producteurs, estime le syndicat. «Celles de certains industriels laitiers qui ont signé l’accord sur le prix du lait sont également abusives», relève-t-il.
Quant au gouvernement qui s’est engagé le 13 juin à renforcer les contrôles dans les grandes surfaces, la Confédération paysanne considère qu'il «se dédouane ainsi de toute responsabilité dans la crise laitière».
Le syndicat doute de l'efficacité d'un élargissement de l’observatoire des prix aux produits laitiers. En production porcine, il n’a «jamais limité les crises restructurantes de ce secteur, ni permis aux producteurs d’en vivre», dit le syndicat.
Selon lui, les producteurs ont besoin de «véritables lois commerciales qui les protègent et qui leur permettent de vivre dignement de leur produit grâce à des prix rémunérateurs», tout en permettant une meilleure répartition des marges au sein des filières.
C'était le rôle du «coefficient multiplicateur», outil créé dans le cadre de la filière des fruits et légumes, et que Christine Lagarde, ministre de l’Economie, «avait refusé d'utiliser en 2007 au motif de la liberté des prix et des marges», déplore le syndicat.