L'association de consommateurs CLCV a déploré lundi que les boulangers répercutent uniquement à la hausse les cours du blé sur le prix du pain, ignorant les baisses de ces dernières années, et ne respectent pas la réglementation sur l'affichage des étiquettes.
Les artisans-boulangers ont prévu vendredi une hausse de cinq centimes sur le prix de la baguette à la rentrée dans certaines boulangeries, en raison notamment de la flambée des cours du blé sur le marché international.
«Il est aisé de mettre en avant des flambées de cours en omettant de préciser qu'elles ne sont pas nécessairement durables», souligne la CLCV dans un communiqué.
«En revanche, l'augmentation du prix du pain, elle, est régulière et continue: 50% au cours des quinze dernières années, avec une et parfois deux hausses annuelles», indique l'association.
«Il est frappant de noter que cette évolution sur le long terme est complètement déconnectée de celle du cours du blé. Ainsi, alors qu'entre 1992 et 2006, la baguette grimpait de 0,53 à 0,80 euro, le prix du blé baissait, passant de 190 à 125 euros la tonne!», relève la CLCV.
«Les évolutions du marché du blé sont répercutées a sens unique: toujours à la hausse, mais jamais à la baisse», indique la CLCV.
L'association rappelle que le prix du blé payé à l'agriculteur ne représente que «4 à 5% du prix du pain». «De quoi relativiser l'ampleur des augmentations annoncées comme inéluctables.»
L'association indique en outre que seulement 11% des boulangeries disposent de tableaux de prix répondant aux exigences légales.
«Ajouter à cela les déficiences parfois constatées sur l'affichage individuel (poids des pains non précisés par exemple), et les consommateurs se trouvent bien démunis pour comparer et acheter au meilleur prix», conclut la CLCV.