Six agriculteurs de la France, du Mali, du Pérou et de l'Inde ont échangé mardi sur leurs expériences de producteurs, lors d'une table ronde organisée par l'APCA (assemblée permanente des chambres d'agriculture), le Crédit agricole et Max Havelaar France. Tous ont souligné l'importance de créer une relation entre le producteur et le consommateur, grâce à un contact direct et des signes de qualité. Cette rencontre avait lieu dans le cadre de la quinzaine du Commerce équitable qui se tient du 26 avril au 11 mai 2008.
Plusieurs initiatives ont été présentées par trois producteurs français: valorisation des produits grâce aux circuits courts, identification par des signes officiels de qualité (label rouge, IGP au niveau européen) pour le veau sous la mère de l'Aveyron, organisation interprofessionnelle pour défendre les intérêts des producteurs (exemple de Sofiprotéol).
«Le produit doit être de qualité, trouvable toute l'année, à un prix stabilisé et vecteur d'émotions», a expliqué Jean Laurens, éleveur de veau sous la mère de l'Aveyron. Pour faire comprendre au consommateur la valeur du produit, il s'agit de «jouer la différenciation par rapport aux produits basiques, créer un label, une démarche territorialisée, s'associer avec un distributeur en aval pour trouver la zone de chalandise», a conclu Jean Laurens.
Tomy Mathew, producteur indien, a souligné les similarités du combat des producteurs du Nord et du Sud pour valoriser leurs produits. Il est administrateur de la coopérative de noix de cajou FTAK en Inde (2.400 membres), certifiée commerce équitable en 2006. Avec le commerce équitable, le coût de production est couvert par les acheteurs. Le développement économique est d'ailleurs un des trois piliers du commerce équitable: le producteur a un prix minimal garanti, des paiements stables et des commandes fixées à l'année.
