Le département économie (Geb) de l'Institut de l'élevage s'attend en 2009 à une très légère progression de la production de viande bovine (+1%). Les prix pourraient globalement rester stables si la situation économique ne se dégrade pas, que la consommation ne s'érode pas de nouveau de façon importante, et que les importations de viande brésiliennes restent contenues.
Comme en 2008, le marché connaîtrait deux phases où les prix évolueraient de façon différente. Au premier semestre, une offre importante, tant en jeunes bovins qu’en vaches, les tirerait à la baisse.
Au second semestre, la moindre disponibilité en marchandise déboucherait sur une tendance haussière contenue par une pression européenne et mondiale renforcée.
Le Geb note une progression des cheptels laitiers (+50.000 vaches) et allaitants (+20.000 vaches), et s'attend à une progression de 2,5% en volume de la production de femelles avec des poids de carcasses en hausse. Les vaches laitières pourraient continuer à arriver en grand nombre dans les abattoirs au premier semestre. En outre, les producteurs allaitants pourraient décapitaliser légèrement du fait de leur situation économique.
Concernant le secteur du jeune bovin, l'Institut s'attend à un repli de 4% de la production, malgré un léger alourdissement des carcasses. Deux facteurs l'expliquerait: le retour à la normale espéré des échanges de broutards entre la France et l'Italie, et le net recul au premier semestre de 2008 des naissances d'animaux susceptibles d'être engraissés dans les ateliers de jeunes bovins.
Le Geb souligne au passage que le décalage entre le mouvement de recapitalisation observé dans le cheptel allaitant et la baisse du nombre de naissances peuvent difficilement s'expliquer par les seuls problèmes de fécondité et de mortalité liés à la fièvre catarrhale ovine (FCO).
Le «retour à la normale» des courants commerciaux de broutards vers l'Italie ne découle pas que de la fin des perturbations liées à la FCO. «Une certaine solidité de la demande italienne en viande bovine et le retour de la rentabilité de l’activité de l’engraissement dans ce pays» y contribueraient.
L'Institut ne conclut pas pour autant que le prix du broutard augmentera. Car la reprise des exportations de maigre s'accompagnera d'un recul de celles «de viande bovine et d’animaux finis vers l’Italie, après les très bonnes performances françaises enregistrées en 2008». Ces exportations souffriront aussi du retour progressif de la viande brésilienne dans l'Union européenne.